Pierre-François Biancolelli, Antoine-François Riccoboni, Jean-Antoine Romagnesi
Les Noces d’Arlequin et de Sylvia
Thétis et Pélée déguisés
Représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens Ordinaires du Roi
Parodie de l’Opéra de Thétis et Pelée
le 18 janvier 1724
Les Parodies du nouveau Théâtre-Italien, Briasson, 1738
Acteurs
Brisefer, directeur de la Vallée
La Rancune, vendeur de la Vallée
Un Commis de la Vallée
Spinette, cousine de Silvia
Silvia
Arlequin, petit commis, amant de Silvia
Un Commis de la Rancune
Poissonnières dansantes
Écaillers dansants
Une Poissonnière
Rôtisseurs et Rôtisseuses
Un Garçon Rôtisseur
Un Sorcier
Plusieurs Sorciers
Le Destin
Paysans et Paysannes dansants
Les Noces d’Arlequin et de Sylvia
Le théâtre représente la rivière.
Scène i
arlequin seul, chante
arlequin
Air : Que mon destin est déplorable
Que mon destin est déplorable !
Silvia m’aime en vain : un rival redoutable,
Hélas ! me l’enlève à jamais ;
Il a sur la marée un pouvoir qui m’accable,
Il lui fera servir turbots, soles, rougets,
Et moi, chétif commis, amant trop misérable,
Je ne lui puis servir que des harengs sorets.
Scène ii
spinette, arlequin
spinette
Comment donc Arlequin ? je te trouve seul sur le bord de la rivière, tandis que ma cousine Silvia attend Monsieur de la Rancune, vendeur de marée, qui lui a fait préparer une copieuse matelote au moulin de Javelle, et les plus beaux poissons de toute la halle ? Je m’étonne que toi qui es si gourmand, tu ne te trouves pas là des premiers.
arlequin
Hélas ! ma chère Spinette, depuis quelques temps j’ai perdu l’appétit, je ne fais plus que quatre repas par jour.
spinette
Mais tu assisteras du moins à la fête qu’il lui va donner sur le bord de la Seine, il a mandé toutes les poissonnières de la halle qui sont tous sous sa direction, pour venir ici lui donner un divertissement à leur manière.
arlequin
Je ne suis point curieux de voir cette fête.
spinette
Arlequin, vous voulez paraître indifférent ; mais au travers de cette tranquillité que vous affectez, je découvre une passion violente qui éclate malgré vous. L’amour a beau se déguiser, on le reconnaît toujours.
arlequin
En vérité, vous me soupçonnez mal à propos.
Air : Que je chéris mon cher voisin
Non, mon cœur n’est point enflammé,
Croyez qu’il est paisible.
spinette
On dit d’un air moins animé
Que l’on est insensible.
Vous dissimulez en vain, je suis sûre que vous aimez.
arlequin
Fi donc, que dites-vous là ? le seul mot d’amour me fait rougir.
Air : Quand le péril est agréable
J’aimerais d’une ardeur fidèle,
Je soupirerais à mon tour,
Si je pouvais trouver un jour,
Une femme fidèle.
\emph Ergo je n’aimerai de ma vie. je n’aimerai de ma vie.
spinette
Vous êtes assez aimable pour faire ce miracle-là, et j’en sais qui feraient tout leur bonheur de vous plaire ; vous êtes beau, jeune et bien fait, ce serait conscience de trahir un si joli garçon.
arlequin, à part
Cette fille-là est de bon goût, cela me fait plaisir.
spinette
Arlequin, choisissez seulement une maîtresse, soyez constant, et je vous réponds de sa fidélité.
arlequin
Air : Que faites-vous, Marguerite
Je crains trop le cocuage,
Pour m’en rapporter à vous,
Il est toujours le partage
Des plus fidèles époux.
spinette
Même air
On craint peu le cocuage,
Quand on s’en rapporte à nous,
Il n’est jamais le partage
Que des inconstants époux.
ensemble, ensemble
\sept On craint trop le cocuage
Quand on s’en rapporte à vous.
Il est toujours le partage
Des plus fidèles époux.
On craint peu le cocuage
Quand on s’en rapporte à nous.
Il n’est jamais le partage
Que des inconstants époux.
Scène iii
silvia, spinette, arlequin
spinette
Air : Quand on a prononcé ce malheureux oui
Cousine, avec plaisir nous allons voir la fête,
Que Monsieur la Rancune aujourd’hui vous apprête.
silvia
J’espère qu’en ce jour votre amitié pour moi,
Vous fera partager l’honneur que je reçoi.
Air : Tout le long de la rivière
Mais des poissonnières
J’entends les chansons.
Scène iv
monsieur la rancune, poissonnières
definitacteur, chœur des poissonnièress chœurpoissonnieres
chœurpoissonnieres, qui entrent
Même air
Y allons mes commères,
Y allons, y allons,
Tout le long de la rivière,
Dansons et chantons,
Tout le long de la rivière,
Gambadons, sautons,
Entrée de poissonnières et d’écaillers, sur le même air. Danse de poissardes et d’écaillers.
definitacteur, chœur de tritons et de sirènes chœurtritonssirenes
chœurtritonssirenes
Air : Empressons-nous de plaire au dieu des Ondes
Nous ne cessons de chanter et de rire
En criant tous les jours : Harengs frais ! Harengs frais !
Merlan, mon beau merlan ! Goujons, goujons à frire !
À frire, carlets, gros carlets !
la rancune
Vous voyez, belle Silvia, que tout ce qui m’est soumis s’empresse à venir vous rendre hommage. Monsieur Brisefer, mon frère aîné, vous aime, mais je me flatte que vous me donnerez la préférence.
silvia
Je doute Monsieur, que le sort m’ait destiné à cet excès d’honneur. Mais je reçois avec reconnaissance la petite fête marine que vous avez eu la bonté de ma donner.
Les poissonnières et les poissardes s’en vont.
la rancune
Adieu, belle Silvia, je me ressouviens que j’ai une petite affaire à mon bureau, je reviendrai bientôt ; cependant songez au rang où je veux vous faire monter, et encore plus à mon amour fidèle.
Scène v
arlequin qui s’était caché pendant la fête, revient, silvia
arlequin
Ouf, je viens de soutenir un rude assaut pendant ce spectacle fatal ; n’ai-je pas changé de couleur ? Mon petit cœur, pour me payer d’une peine si dure, regardez-moi tendrement ; faites-moi des mines, ou du moins soupirez.
silvia
Ah ! vraiment, mon cher Arlequin, vous n’y êtes pas encore, et je viens d’apprendre bien d’autres nouvelles : ma beauté vous donne un rival bien plus puissant que la Rancune.
arlequin
Qu’entends-je ! c’est Monsieur Brisefer je gage.
silvia
Vous l’avez dit : c’est lui qui va m’offrir des soupirs superflus.
arlequin
Ah ! j’enrage
Air : C’est la femme à tretous
Que je suis malheureux ! bis
D’avoir une maîtresse
Dont tout le monde est amoureux ;
On la poursuit sans cesse,
Celui-là, celui-ci,
C’est la tretin-treti,
C’est la tretin-tretous
C’est la femme à tretous.
silvia
Eh ! que vous importe ?
Air : Tu croyais, en aimant Colette
Ce vous sont victoires nouvelles
Quand je fais des amants nouveaux :
Si mes conquêtes sont trop belles,
Vos triomphes en sont plus beaux.
arlequin
Air : Quand le péril est agréable
Contre le destin qui me brave,
Quel espoir peut m’être permis ?
Je ne suis qu’un petit commis,
Un pauvre rat de cave.
silvia
Air : J’offre ici mon savoir-faire
En amour le rang suprême
Appartient à qui sait charmer,
Un commis qui se fait aimer
Est égal au financier-même.
Un commis qui se fait aimer
Est égal au financier-même.
arlequin
Eh ! de quoi me sert-il d’être aimé, si je ne deviens pas votre époux ?
silvia
Va, va, cela arrivera plus tôt que tu ne le penses, mon cher Arlequin ; aimons-nous toujours.
Air : Flon, flon
Que notre ardeur fidèle
Puisse encor s’augmenter.
arlequin
C’est le seul bien ma belle
Qu’on ne peut vous ôter.
ensemble, ensemble
Flon, flon,
Larira dondaine
Flon, flon,
Larira dondon.
Scène vi
monsieur de la dindonnière, silvia
monsieur de la dindonnière, faisant présenter du gibier à Silvia par deux commis
Air : Jupiter attiré par vos divins appas
Brisefer, attiré par vos divins appâts,
Arrive sur mes pas.
Le directeur de la marée,
N’est pas assez hardi pour tirer au bâton
Avec celui de la vallée,
Mon maître saura bien le mettre à la raison.
silvia
Air : Menuet d’Hésione
Je sais jusqu’où va son empire,
Et combien lui valent ses droits :
Monsieur, on n’a rien à me dire
Sur le respect que je lui dois.
Scène vii
silvia seule
silvia
Air : Pierre Bagnolet
Tristes honneurs ! gloire cruelle,
Pourquoi m’êtes-vous destinés ?
Vous me troublez la cervelle,
Hélas ! que vous m’importunez !
Vous me gênez,
Vous me gênez,
Tristes honneurs ! gloire cruelle,
Pourquoi m’êtes-vous destinés ?
Scène viii
brisefer, silvia
brisefer
Mon amour me conduit en ces lieux, belle Silvia. Je n’ai point eu d’autre guide que lui. J’ai soupiré jusqu’à présent pour des personnes moins jolies que vous, mais il faut faire une fin, comme vous savez, et c’est vous qui aurez l’honneur de me fixer.
Air : Pour passer doucement la vie
Vous paraissez toute troublée,
Ah ! de grâce, rassurez-vous ;
C’est comme chef de la vallée,
Que je veux être à vos genoux.
silvia
Permettez-moi, seigneur Brisefer, de douter de votre fidélité : je sais de vos fredaines, vous êtes un petit volage, votre rhétorique ne me persuadera point.
Air : Monsieur Lapalisse est mort
Non, Monsieur, ne croyez pas
Surprendre mon innocence,
Je sais quels sont mes appâts,
Et quelle est votre constance.
brisefer
Morbleu ! vous êtes bien incrédule ; vous me désespérez : vous ignorez votre victoire, je le vois bien. Donnez-vous un peu de patience, vous allez le savoir tout à l’heure. Voici mes sujets qui vont vous donner un petit divertissement. Après une fête aussi bien amenée, je crois que vous ne pourrez plus douter de ma constance.
Scène ix
rôtisseurs et rôtisseuses, monsieur de la dindonnière, brisefer, silvia
brisefer
Ô vous qui m’êtes soumis, écoutez bien ce que je vais vous dire : n’attendez rien de moi si le nom de Silvia n’est joint avec le mien.
monsieur de la dindonnière
Air : Non, il n’est point de si joli nom
Que ta maîtresse chérie
Réponde à ta passion,
Que le tendre amour vous lie,
Et forme votre union,
Non, non,
Il n’est point de si joli nom,
Que le nom de ta Silvie,
Non,non,
Il n’est point de si joli nom
Que celui de ce tendron.
chœur
Non, non, etc.
Danse de rôtisseurs.
Scène x
monsieur la rancune, \emph les susdits, un commis
On joue la tempête.
la rancune
Air : Quand on a prononcé ce malheureux oui
De quels chants odieux retentit ce rivage ?
Brisefer sait-il bien que c’est moi qu’on outrage ?
Vient-il exprès ici pour braver mon courroux,
En m’enlevant l’objet de mes vœux les plus doux ?
brisefer
Oui, j’adore Silvia, et je veux l’aimer toute ma vie.
Air : Ah ! vous avez bon air
Hors d’ici téméraire,
Calmez votre colère,
Cadet mon petit frère :
Quoi ! vous me bravez ?
Ah ! vous avez bon air
Ah ! vous avez bon air,
Bon air vous avez.
brisefer et la rancune, ensemble
Ah ! vous avez bon air,
Bon air vous avez.
Scène xi
la rancune, un commis de la vallée
la rancune
Comment ! ventrebleu, mon frère aîné fait ici le petit seigneur, il me traite comme un cadet de Gascogne : eh ! je lui ferai bien voir que la coutume de Paris ne lui donne pas ce droit-là !
le commis
Croyez-moi, Monsieur de la Rancune, ne vous amusez point à disputer contre lui, c’est un franc brutal qui n’entend pas raison. Allez-vous-en plutôt consulter ce fameux devin qui prédit aux mortels tout ce qui doit leur arriver ; il vous apprendra, qui de vous, ou de votre frère doit épouser Silvia.
la rancune
Quel est ce devin ?
le commis
C’est un illustre, un C’est un illustre, un \emph Virtuoso qui connaît le passé, le présent et l’avenir. Il a établi son domicile dans une caverne obscure qui est habitée par des sorciers moins savants que lui, et rien n’échappe à sa connaissance ; et comme il croit que le destin règle tout ici bas, il fait chanter continuellement ses louanges, et ces Messieurs-là, comme à l’Opéra, ne parlent et ne répondent qu’en musique. qui connaît le passé, le présent et l’avenir. Il a établi son domicile dans une caverne obscure qui est habitée par des sorciers moins savants que lui, et rien n’échappe à sa connaissance ; et comme il croit que le destin règle tout ici bas, il fait chanter continuellement ses louanges, et ces Messieurs-là, comme à l’Opéra, ne parlent et ne répondent qu’en musique.
la rancune
Ton avis est fort sage : allons vite le consulter.
Scène xii
sorciers et sorcières
Le Théâtre change et représente une caverne. Le devin est au fond du théâtre sur un trône.
le sorcier
Air : [Ô Destin ! quelle puissance]
Ô Destin ! quel cœur se flatte
D’être au-dessus de tes lois !
Les princes, les bourgeois,
Viennent l’offrande en main pour te graisser la patte.
Ô Destin ! quel cœur se flatte
D’être au-dessus de tes lois !
chœur
Ô Destin ! etc.
le sorcier
Malgré nous tu nous entraînes
Tu nous fais porter des cornes
Quand tu veux,
Tu les plantes sans bornes
Sur le front des époux sages, fous, jeunes, vieux,
Point de différence entre eux.
D’un même bois tu les ornes,
Il en est de discrets,
Qui gardent le silence,
D’autres à l’audience
Font sceller tes arrêts.
chœur
Ô Destin ! etc.
le sorcier
C’est en vain qu’un mortel
En vain par la douceur un mari cherche à plaire,
Un autre exerce en vain un pouvoir absolu,
Rien ne change tes lois, c’est un mal nécessaire
D’abord que tu l’as résolu.
Quoiqu’un pauvre époux puisse faire,
D’abord que tu l’as résolu,
Il faut qu’il soit cocu.
Scène xiii
arlequin, les sorciers
arlequin
Messieurs les diseurs de bonne aventure, qui devinez tout, je gage que vous ne devinerez jamais ce que j’ai à vous dire ! deux de mes rivaux, Monsieur de la Rancune et Monsieur Brisefer, viennent ici consulter Monsieur le Devin pour savoir qui sera l’époux de Silvia. J’ai hypothèque sur ce cœur-là, je vous prie de le faire prononcer en ma faveur, et je vous accorderai l’honneur de ma protection.
Air : Vous m’entendez bien
Vous me voyez sombre et chagrin,
Daignez des arrêts du devin,
Sur mes peines secrètes,
le sorcier
Eh bien,
arlequin
Être les interprètes,
Vous m’entendez bien.
chœur
Nous ne répondons point aux mortels curieux
Nous ne répondons point aux gens si curieux,
Tirez, tirez, tirez, et sortez de ces lieux.
arlequin
Parbleu, Messieurs, tirez vous-même : quel diable de charivari ! je suis ici au sabbat ; mais voici la Rancune et Brisefer : hélas ! peut-être seront-ils mieux reçus que moi !
Scène xiv
la rancune, brisefer, arlequin, et silvia qui entre après
le sorcier
Dieu de la Mer quel sujet vous amène
Ici, Messieurs, quel sujet vous amène ?
la rancune
Silvia dans ce jour cause toute ma peine,
Brisefer vient troubler mes feux,
Prononcez qui de nous verra remplir ses vœux.
le sorcier, est saisi d’un enthousiasme
Arlequin a peur de ses contorsions.
Qu’un respect plein d’épouvante
Un respect plein d’épouvante
Me saisit déjà,
Le devin va parler, holà :
Que dans ces lieux tout ressente
Un respect plein d’épouvante.
Paix là, Messieurs, paix là, paix là.
le devin
Air : Or, écoutez petits et grands
Or écoutez petits et grands
Ce qu’on verra dans peu de temps,
D’un fils, Silvia sera mère,
L’époux n’en sera pas le père,
Et le benêt aura l’ennui,
De nourrir les enfants d’autrui.
la rancune, à Brisefer
Après ce que je viens d’entendre, je n’ai plus envie de vous disputer Silvia, vous n’avez qu’à la prendre pour vous.
brisefer
Je vous suis bien obligé ; pour moi mon cher frère, je vous cède volontiers mon droit d’aînesse, je n’en veux point.
arlequin
Messieurs, puisque vous n’en voulez ni l’un ni l’autre, je la prends. Je ne suis pas fort scrupuleux de mon naturel. Y consentez-vous M. Brisefer ?
brisefer
De tout mon cœur je te la donne.
arlequin
Grand merci, je ne serai pas le premier commis qui aura reçu une femme de la main d’un sous-traitant.
silvia
Tu prends le bon parti, mon cher Arlequin, et je te promets de faire mentir le Devin.
arlequin
Je t’assure que de mon côté, je ferai aussi tout ce que je peux pour cela. Messieurs vous ferez, s’il vous plaît, les frais de la noce, cela est juste.
le devin
Vous êtes content, tout répond à vos vœux ; mais il faut que je vous donne ici un petit plat de mon métier : que cette caverne se change en un jardin agréable, et que l’on y célèbre les noces d’Arlequin et de Silvia.
Le Théâtre se change et représente un jardin.
Entrée de bergers et de bergères.
un berger
airnote
Célébrons le mariage
Qui comble les vœux d’Arlequin,
Le tendre Amour l’unit à l’objet qui l’engage,
Est-il un plus heureux destin ?
Célébrons le mariage
Qui fait le bonheur d’Arlequin.
chœur
Célébrons le mariage etc.
une bergère
Ô le charmant assemblage !
De ces nouveaux époux le bonheur est certain :
Arlequin est folâtre, amoureux et badin,
Pour l’épouse le doux présage !
Célébrons le mariage
Qui fait le bonheur d’Arlequin.
chœur
Célébrons etc.
un berger
De quoi sert cet avantage
L’hymen n’a qu’un beau jour qui s’éclipse soudain ;
À la ville comme au village,
L’époux le plus ardent, le plus propre au ménage,
N’est pas si vif le lendemain.
chœur
Célébrons le mariage etc.
Danse de Silvia et d’Arlequin. Autre entrée de bergers et bergères.
vaudeville
airnote
1
La beauté qui dans son jeune âge
Des amants dédaigna l’hommage,
S’en repent sur son déclin ;
Alors en vain elle soupire
De ne s’entendre plus rien dire,
Et chacun rit de son chagrin,
C’est son destin.
2
Est-il de plaisirs dans la vie,
Sans le jeu, le vin et Silvie ?
Dit le jeune libertin ;
Tout l’a suivi dans l’opulence,
Et tout le fuit dans l’indigence.
Sur ses vieux jours il meurt de faim,
C’est son destin.
3
Un vieux barbon qui fait emplette
D’une jeune et vive coquette,
Est coiffé comme Vulcain.
Quoiqu’il fasse, et quoiqu’il projette,
Il ne peut éviter l’aigrette
Dont lui fait présent son voisin,
C’est son destin.
4
Une nouvelle comédie
Quand elle est bonne est applaudie,
Le parterre a le goût fin,
Son arrêt est irrévocable.
Mais quand la pièce est détestable,
Le sifflet est toujours certain,
C’est son destin.
Fin