Denis Carolet
Le Mariage en l’air
Parodie critique de Persée, pièce en un acte
Représentée sur le théâtre de l’Opéra Comique de la foire Saint-Germain
le 13 mars 1737
BnF ms. fr. 9315
Acteurs
Cephée, roi d’Éthiopie : Desjardins
Cassiope, reine d’Éthiopie : Mademoiselle de l Isle
Mérope, sœur de la reine : Mademoiselle Lombard
Phinée, frère du roi : Drouin
Andromède, fille de Céphée
Persée, fils de Jupiter : Rebours
Mercure : Dreuillon
Idas, confident : Lefèvre
Méduse et les deux Gorgones : L Écluse
Amphimedon, éthiopien
Coryte, éthiopien
Protenor, éthiopien
Le grand prêtre de l’hymen
Nymphes guerrières de Pallas, danseuses
Cyclopes, danseurs
Divinités infernales, danseuses
Peuples d’Èthiopie combattants, danseurs
Une nymphe de Pallas, portant le bouclier : Cheret L aînée
Un cyclope, portant l’épée : Lefèvre
Un démon, portant le casque : Boudet
La scène est en Éthiopie.
Le Mariage en l’air
Scène 1
cephée, cassiope, mérope
cassiope
Air : Nage toujours et ne t’y fie pas
À Junon offrons nos vœux,
Nous fléchirons sa colère.
céphée
Oui-da, mamour, je le veux
Mais nous ferons de l’eau claire,
Et va va va tourelourirette va
Nage toujours et ne t’y fie guerre,
Et va va va tourelourirette va
Nage toujours et ne t’y fie pas.
Si Méduse fait encore un tour de mon royaume, je serai ma foi bien avancé.
Air : Quand le péril
Moins encor qu’un roi de théâtre,
À qui donnerai-je la loi ?
Je ne serai bientôt plus roi
Que d’un peuple de plâtre.
Ah ma femme il y a bien de votre faute dans tout ceci.
Air : En vérité, sévère Margoton
Vous l’avez pris madame sur un ton
À vous placer au dessus de Junon.
cassiope
Quand d’un mari le ciel nous fait don
Et qu’on le trouve ragoûtant et tendre,
Mon mignon, mon bouchon, mon raton,
C’est le ton, c’est le ton qu’il faut prendre.
Air : Capucins
Junon est ma foi bien bizarre,
Aimer son époux est si rare
Que loin de m’en vouloir du mal
Elle me devrait son estime.
céphée
Cet amour me sera fatal
Puisque l’on vous en fait un crime.
cassiope
Ne te chagrine pas, mon fils.
Air : Dansons le nouveau cotillon
Avec un nouveau cotillon
Nous aurons bientôt apaisé Junon,
Pour cette fête
Tout s’apprête
Les habits sont neufs
Les airs sont vieux
Qu’est-il de mieux
Avec un nouveau [cotillon
Nous aurons bientôt apaisé Junon].
céphée
Je ne sais que vous dire ma femme, les dieux ne se paient pas de gambades, il leur faut de bons sacrifices. Croyez-moi, allez faire vos excuses à Junon.
Air : Ton humeur est, Catherine
De la déesse offensée
Je crains le charivari,
Moi je vais avec Persée
Au temple de son mari.
De cette prude, ma chère,
Il aigrirait le courroux
Quoiqu’il soit de son époux.
mérope
Air : Il faut que je file
Ma foi, je m’impatiente,
Mon rôle n’est pas trop beau
Et j’en suis très mécontente ;
Me taire est pour moi nouveau
Il faut que je chante, chante.
céphée
Eh bien, chantons un trio.
Ils chantent tous trois ensemble.
Air : Frère André disait à Grégoire
Ô dieux, qui punissez l’audace
Et qui ne faites nul quartier,
Votre courroux est trop entier.
Hélas, nous vous demandons grâce,
Grâce, grâce, grâce, laissez-vous toucher,
Auriez-vous des cœurs de rocher ?
Scène ii
cassiope, mérope
cassiope
Oh çà, ma bonne sœur, je vais vous apprendre une nouvelle qui sans doute ne vous fera pas rire, mais à votre âge on doit être raisonnable.
Air : Oh-oh ! Ah-ah !
Phinée est dès longtemps
À ma fille promis,
Mais les pauvres enfants
Ne seront point unis.
mérope, étonnée
Oh oh ah ah,
Et comment donc pourquoi cela ?
cassiope
Air : Confiteor
Ma sœur, il m’aurait été doux
De te voir unie à Persée
Mais Andromède... ah quel époux
Il est beau, sa taille est aisée
Sent son fait et tu le sens bien.
mérope
C’est pour cela qu’il est le mien.
Air : Tran tran
Ce fils de Jupiter l’adore
Il la suit du matin au soir
Croyez-vous que je sois encore
Hélas, à m’en apercevoir !
Je comptais sur ce mariage
Et mon cœur s’en faisait un plan
C’est le trantrantrantrantran
Des filles de mon âge.
cassiope
Si Persée ignore ce beau feu-là, il n’y a encore que demi mal.
mérope
Air : Baisez-moi, ce disait
Vous en parlez bien à votre aise !
cassiope
Ma sœur, ma sœur, il faut, ne vous déplaise,
Éteindre cet amour fatal,
Qu’en cela le dépit vous aide.
mérope
Bon, ma sœur, j’aimerais mon mal
Beaucoup mieux que votre remède.
cassiope
Laissez faire lère lan laire,
Laissez faire au temps.
mérope
Hélas, le temps ne pourra me faire oublier cet amant.
Air : Des fraises
Je me meurs lorsque j’en suis
Un moment délaissée.
Oui, dans mon cruel ennui
Partout je cherche et je fuis
Persée, Persée, Persée.
cassiope
Adieu, je te quitte un peu mal à propos, mais j’ai une fête à ordonner et la chose presse.
Scène iii
mérope seule
mérope
Air : T’as le pied dans le margouillis
Mon cœur, te voilà donc pris,
Tire-toi, tire-toi d’esclavage,
Mon cœur, te voilà donc pris,
Tire t’en, tire t’en si tu puis.
Air : La besogne
Andromède vient voir les jeux
Avec son premier amoureux,
À leur entretien il me semble
Qu’ils ne sont pas si mal ensemble.
Scène iv
andromède, phinée, mérope
phinée
Air : Turelure Robin tais-toi
Perfide tais-toi
andromède
Croyez-moi, croyez-moi,
Qu’avez-vous à craindre ?
phinée
C’est trop longtemps feindre
andromède
Vous avez ma foi.
phinée
Un autre a ta foi.
mérope
Tenez mes enfants, vous avez beau vous quereller, vous vous aimez tous deux. On pourrait bien dire de vous
Jean aime Jeanne, Jeanne aime Jean
Joli jeune Jean, aime jolie Jeanne
Jolie jeune Jeanne, aime joli Jean.
Allons, allons, faites la paix !
andromède
Air : Capucins
Sans raison, ce visionnaire
Me montre ce qu’il saura faire
Si jamais il est mon époux.
phinée
Chansons, condamnez une ingrate !
andromède
Condamnez un amant jaloux !
phinée
Persée est tout ce qui la flatte
andromède
Air : Pouvoir
Vous m’épousez et dès ce soir,
Je ferai mon devoir. bis
Mais quand vous serez mon époux,
Ne soyez plus jaloux. bis
Écoutez mon oncle, c’est le meilleur avis que je puisse vous donner.
Air : Quand Moïse fit défense
Ce n’est qu’à sa jalousie
Qu’un mari doit tous ses maux,
Il nous fait naître l’envie
De rendre heureux ses rivaux.
Avec soin je fuis Persée,
À tort votre âme est blessée,
Si vous m’en dites du mal
L’effet vous sera fatal.
phinée
Air : À la façon de Barbari
Ah, si vous flattiez un rival
De la moindre espérance
Vous verriez un beau bacanal,
Eût-il pour sa défense
Le bras du grand dieu qui dit-on,
La faridondaine, la faridondon,
Ne passe pour son père ici,
Beribi,
Qu’à la façon de Barbari
Mon ami.
andromède
Air : Lanturlu
Comment, misérable,
Vous parlez ainsi ?
Ce dieu redoutable
Va lancer ici
Sa foudre implacable.
Vous allez être moulu.
phinée, raillant
Lanturlu lanturlu
On reprend le duo précédent.
Perfide, tais-toi etc.
andromède
Pardon, ma tante, si nous ne vous laissons pas le temps de parler, mais nos affaires sont sérieuses, comme vous voyez.
mérope
Encore un trio, mes enfants, il me revient une réflexion sérieuse sur le pour et le contre de l’amour, ce n’est pas le dernier que nous chanterons.
tous trois, ensemble
Air : J’ai du bon tabac
L’amour, pour nos cœurs, aurait bien des charmes,
S’il offrait toujours les mêmes appas,
Il promet ce qu’il ne tient pas bis
Et se rit de notre embarras
L’amour, pour nos cœurs, [aurait bien des charmes
S’il offrait toujours les mêmes appas.]
andromède
Air : Tu croyais, en aimant
Mon devoir...
phinée
Que ce mot m’ennuie !
Il faut me payer de retour.
Le devoir quitte la partie
S’il n’est d’accord avec l’amour.
andromède
Air : Non, je ne ferai pas
Vos lamentations me donnent la migraine.
phinée
Je suis, je le vois bien, l’objet de votre haine.
andromède
On va prier Junon, la fête est belle à voir,
Les jeux vont commencer, songeons à nous asseoir.
Scène v
cassiope, andromède, phinée, mérope, suite de jeunes filles et de jeunes garçons
cassiope
Air : Ma commère quand je danse
Ô Junon, grande déesse,
Qu’on ne peut trop révérer,
Cette fringante jeunesse
Vient ici vous célébrer.
chœur
Ô Junon, [grande déesse,
Qu’on ne peut trop révérer,
Cette fringante jeunesse
Vient ici vous célébrer.]
cassiope
Plus de courroux,
Nous allons tous,
Chanter ici, cabrioler, faire les fous,
chœur
Ô Junon, [grande déesse,
Qu’on ne peut trop révérer,
Cette fringante jeunesse
Vient ici vous célébrer.]
On danse.
Scène vi
amphimédon, deux éthiopiens, les précédents
amphimédon et deux éthiopiens, ensemble
Air : J’aurai une robe
Ciel, voici Méduse,bis
Sauvons-nousbis
Votre excuse
L’arme contre nous
Ciel, voici Médusebis
Sauvons-nous...bis
Scène vii
cassiope, mérope, phinée
ensemble, ensemble
Air : Laisse-moi m’enivrer en paix
Ô Junon, laissez-nous en paixbis
Ta haine, ta haine nous suit de trop près.
phinée
Air : Mon mari est à la taverne
Madame, ici tout est tranquille,
Méduse est bien loin.
cassiope
De Junon
Un rien sait allumer la bille,
Quel dieu pour nous défendre est bon ?
Son mari seul peut la réduire.
phinée, riant
Talalerita talalire
Jupiter ne se mêle point des affaires de sa femme et je sais à quoi m’en tenir avec vous.
Air : Ah, vraiment, je m’y connais bien
De son fils, vous êtes coiffée,
Ce fat... mais j’aperçois Céphée
Et je n’ai besoin que de lui
Pour me marier aujourd’hui.
Scène viii
cephée, phinée, cassiope, suite
céphée
Bonne nouvelle, ma femme, bonne nouvelle.
phinée
Air : L’autre nuit j’aperçus en songe
Je vous sais homme de parole,
Votre fille est à vous, je crois,
Vous m’avez promis, foi de roi,
De me la donner, mais un drôle
Un aventurier, un faquin,
Prétend me disputer sa main.
céphée
Doucement, mon frère, au fils de Jupiter on peut céder sans honte.
phinée
Air : Je suis dans l’âge de raison
Et vous croyez donc bonnement
Que Jupiter subitement
Pour voir une jeune vestale
En or dans une tour coula ?
Peut-on donner comme cela
Dans la pierre philosophale ?
Voilà pourtant de quelle façon ce beau Persée dit avoir été fabriqué.
céphée
Je vais vous fermer la bouche, mon frère, écoutez-moi s’il vous plaît, je vous l’ordonne comme votre roi et comme votre aîné.
Air : Le cabaret est mon réduit
Sur ce héros apparemment
Vous croyez que l’on vous abuse
Eh bien, pensez autrement,
Il veut décoller Méduse.
mérope, étonnée
Il veut décoller...
cassiope, étonnée
Il veut décoller...
phinée, raillant
Il veut décoller...
céphée
Il veut décoller Méduse.
cassiope
Air : Ah, voyez donc
C’est un héros de grand renom
Nous avons sa parole,
Pour Méduse, il ne fait pas bon.
phinée
Ah, voyez doncbis
Comme il ira le drôle !
Allez, vous êtes fous ! La tête de Méduse vous a frappé l’imagination.
Scène ix
cephée, cassiope, mérope
céphée
Air : Votre espoir allait faire naufrage
Dans nos cœurs l’espoir vient de renaître
Dieux, prenez un visage bénin,
Jupiter ton fils se fait connaitre
Et ce cher fils va faire un coup de maitre
Rien n’est plus certain.
chœur
Et ce cher fils va faire un coup de maitre
Rien n’est plus certain.
Scène x
mérope seule
mérope
Air : Folies d’Espagne
Il va périr, le petit téméraire
Il va périr, eh bien tant pis pour lui
Que dis-je, hélas, il a trop su me plaire
Et cela me chagrine aujourd’hui
Ma nièce vient. Tirons-nous à l’écart pour écouter ce qu’elle va dire.
Scène xi
andromède, mérope
andromède, rêvant
Air : Je voudrais bien me marier
Pauvres gens, changés en cailloux,
L’œillade meurtrière
Qui vous a fait sentir ses coups
Ne vous fut point contraire.
Hélas, je voudrais comme vous,
Avoir un cœur de pierre.
mérope
Ma nièce a l’air embarrassée, si je ne me trompe nous sommes attaquées toutes deux de la même maladie.
andromède, rêvant
Air : Dondaine
Persée est plus beau que le jourbis
Tout manifeste son amour,
Il m’aime, il m’aime,
Et je dois à mon tour
L’aimer de même.
Avec cela, il est le fils de Jupiter, le moyen de tenir contre l’espoir flatteur d’être la bru d’un dieu comme celui-là.
mérope
Air : Vous avez bon air
Ah, vous aimez Persée !
Je connais votre pensée !
Ah, ah, vous aimez Persée !
andromède
C’est vous qui l’aimez !
mérope
Ah, c’est vous qui l’aimez !
andromède
Ah, c’est vous qui l’aimez !
mérope
Ah, vous aimez Persée !
andromède
C’est vous qui l’aimez !
mérope
Air : Par bonheur ou par [malheur]
Ah ! Qu’un cœur tendre sait peu
Cacher comme il faut son jeu,
On a beau faire la fine
Quand un amant nous tient là
Aisément on le devine.
andromède
Ma tante je sens cela.
mérope
Air : V’là qu’était beau
Comme toi je le sens,
Au tien mon cœur ressemble
Et nous pouvons ensemble
Chanter nos amoureux tourments.
andromède
Cet amant qui m’enchante,
Ma tante,
Veut partout semer l’épouvante.
Je paierai cher hélas,
Hélas,
Tous le fracas
Que le bras
D’un tel gars
Va faire ici pour mes appas.
Il n’est rien que pour moi ce héros-là ne tente !
mérope
Toutes deux
Faisons des vœux
Pour qu’il vive, dût-il, ma chère,
T’obtenir de ton père
Et t’aimer jusqu’au tombeau.
andromède et mérope, ensemble
Ah ma tante,
Ah ma nièce,
V’là qu’était biau,
V’là qu’était biau,
V’là qu’était biau,
V’là qu’était biau.
Scène xii
persée, andromède
persée, gaiement
Air : [Ah Philis, je vous vois je vous aime]
Ah cher cœur, je vous vois, je vous aime
Si je vous ai, je vous aimerai tant.
Profitons de ce doux instant
Je voudrais tous les jours en pouvoir faire autant
Ah, cher cœur, je vous vois, je vous aime.
andromède, froidement
Voyez-moi, mon père en est content.
persée
Cette réponse-là ne me paraît pas fort engageante, mais n’importe.
Air : Sont tous pas perdus Nicolas
Malgré votre inconstance
Je veux faire un effort
Mon bras, plein d’assurance,
Va mettre Méduse à mort.
andromède
Vous y perdrez vos pas
Nicolas,
J’ai disposé de mon sort,
et je me marie ce soir.
persée
Miséricorde ! et à qui donc s’il vous plaît ?
andromède
Avec Phinée.
persée
Avec Phinée ? La tête de Méduse me pétrifierait moins que cette nouvelle-là.
andromède
Air : N’y a pas de mal à ça
Il a su me plaire,
Il m’épousera.
persée
Votre oncle, ma chère !
Qu’est-ce qu’on dira ?
andromède
N’y a pas d’mal à ça...bis
persée
Air : Comme j’ai un bon mari
En ces lieux je suis de trop
Et je vais, au grand galop,
Affronter les noirs regards
De l’affreuse Gorgone.
andromède, tendrement
Eh, quoi ? Tu pars ?
persée, revenant
Vous pleurez, mignonne ?
andromède
Eh, vraiment oui, mon cher petit Persée.
Air : Quel plaisir d’aimer sans contrainte
Mes dédains n’étaient qu’une ruse
Pour vous, je crains trop l’œil de Méduse
Si ses regards vous changeaient en pierre
persée, fièrement
Allez, Persée est fils de son père.
andromède
Tout cela est vrai, mais vous ne savez qu’on ne guérit pas de la peur.
persée
Oh, à présent que je suis sûr de vous, tout ira bien. Vous venez de me faire une déclaration qui met le feu sous le ventre à ma valeur, laissez-moi faire.
ensemble, ensemble
Air : Ah, madame Anroux
Ah, je crains pour vous !
Dieux, écoutez nous !
Sauvez ce que j’aime.
Ah, je crains pour vous !
Sauvez ce que j’aime.
Dieux, écoutez nous...\fin
andromède
Ton péril est le mien.
Cher amant, pour moi-même,
Je ne demande rien.
ensemble, ensemble
Dieux, écoutez nous ! etc.. jusqu’au mot fin
Andromède sort et comme Persée veut la suivre, Mercure sort des enfers et l’arrête.
Scène xiii
mercure, persée
mercure
Air : Hé bien
Seigneur Persée, ou courez-vous ?
persée
Je vais de Méduse...
mercure
Tout doux,
Qu’allez-vous entreprendre ?
persée
Hé bien ?
mercure
Persée, il faut m’entendre.
persée
Je vous entends bien.
mercure
Air : L’autre nuit, j’aperçus
De par Jupiter la nature
Que je viens d’instruire aujourd’hui
Vous connaît pour être de lui,
C’est en vain que Junon murmure
Elle n’aura qu’un pied de nez
Pour vous les ordres sont donnés.
Air : Les fiacres à Paris
On veut choyer vos jours
Dans une affaire
Où le plus fort secours
Est nécessaire :
D’une femme endormie
Il faut couper le cou
Une telle ennemie
Vous illustrera beaucoup.
Air : Que j’estime, mon cher voisin
Tout, jusque’au diable est pour vous
Tout vous promet main forte
Et voila déjà des bijoux
Qu’ici l’on vous apporte.
Scène xiv
mercure, persée, des cyclopes
un cyclope, présentant une longue épée à Persée
Air : Joconde
Prends cette épée, elle a le fil
Et Vulcain l’a trempée.
Elle abat un homme, fût-il
Plus brave que Pompée.
Sers-t’en sans craindre que jamais
Cette lame se casse.
Va, cours, brave tout désormais,
Et surtout fais main basse.
persée
En vous remerciant, je vais me battre à coup sûr, malheur à qui tombera sous ma patte.
Scène xv
mercure, persée, les cyclopes, nymphes, guerrières de pallas
une nymphe guerrière, présentant à Persée un grand bouclier
Air : Contre mon gré, je chéris l’eau
Pallas t’envoie un bouclier
Qui te couvrira tout entier.
Il faut avoir de la vaillance
Et ne point fuir ses ennemis
Mais l’on doit user de prudence.
persée
Oh, je suis bien de votre avis !
Scène xvi
mercure, persée, divinités infernales, les précédents
persée
Air : Trembleurs d’Iphis
Que me veut ce vilain masque ?
la divinité infernale, présentant un grand casque à Persée
Pluton t’envoie ce casque
J’ai l’honneur d’être son basque
Cet armet est merveilleux
Il rend un homme invincible
Invulnérable, invisible
persée
Je serai donc bien terrible
Mes coups seront périlleux.
Armons-nous de pied en cape. Il s’équipe comiquement. Il faut avouer que la postérité me fera bon marché de mon héroïsme.
mercure
Puisque les dieux et les diables se trouvent pêle-mêle ici, il est juste qu’ils chantent et dansent en l’honneur du nouveau chevalier.
Air : Plus on est de fous
Plus on est de fous
Dans une assemblée,
Plus on est de fous
Plus les jeux sont doux. \indicreprmus fin
chœur
Plus on est de fous
mercure
Nous vous chantons tous
Courageux Persée
Méduse par vous
Sera terrassée
Plus on est de fous. etc.
chœur
Plus on est de fous \indicreprmus jusqu’au mot fin
On danse.
mercure
Air : Capucins
Il me faut suivre, allons Persée,
Venez donner tête baissée
Dans un péril rude et certain.
Il lui présente des talonnières.
Mettez vite ces talonnières
Et nous irons par un chemin
Où l’on ne trouve point de pierres
Il s’envole avec Persée.
chœur
airvide
Allez, allez, allez, droit à la gloire,
Allez.
Scène 17
méduse et les deux gorgones
méduse
Air : Pèlerins
En voyant ma tête je tremble
Hélas, grands dieux !
Ces couleuvres qu’elle rassemble
Blessent les yeux
Est-ce là ce chignon frisé
Qu’aimait Neptune ?
Pallas, ce châtiment rusé
Prouve bien ta rancune.
Air : Ma mie Margot
Un gros serpent, deux gros serpents,
Trois gros serpents ensemble
Me servent d’éventail
Et je suis un épouvantail
À mon aspect tout tremble.
Air : Qu’importe
Je n’ai plus ces attraits puissants
Qui des humains charmaient les sens,
Si je ne puis les enchanter
Qu’importebis
J’ai le plaisir de les traiter
D’une diable de sorte.
Air : Voyelles anciennes
Je cause un dommage évident,
Mes yeux ont un effet tragique,
Qui me voit devient à l’instant
Plus dur qu’un homme de pratique.
Je le change en marbre, en cailloux,
Et d’un seul regard que je lance
Je rends le mortel le plus doux
Propre au métier de la finance.
On entend une symphonie de flûtes.
Air : Joconde
Quel musicien désœuvré
Dans ce jour maussade
Nous donne, d’un air assuré,
Pareille sérénade
Dans cette caverne on saura
Punir son arrogance,
Fût-il auteur d’un opéra
Hérissé de science.
Scène xviii
mercure, méduse, les gorgones
méduse
Air : Oh, oh, tourelouribo
Mon secours vous est-il nécessaire ?
méduse et les gorgones, ensemble
Oh, oh, tourelouribo.
mercure
Non, non, la paix m’est trop chère.
méduse, les deux gorgones, ensemble
Oh, oh, tourelouribo.
méduse
Pour nous, nous ne l’aimons guère.
les gorgones
Oh, oh, tourelouribo.
méduse
Air : Péril
Faut-il que la beauté périsse
Et qu’on puisse l’apercevoir
L’on voit hélas, dans son miroir,
Son plus cruel supplice.
mercure
Il est vrai que Pallas a poussé la vengeance un peu loin mais je ne sais qu’un remède à vos peines : tâchez de faire un petit somme.
Air : Dormez Roulette
Dormez Poulette
Prenez un peu de repos
Tantôt, à la reveillette
Vous sentirez moins vos maux.
les gorgones
Air : Mirlababibobette
Bien fin qui nous endormira !
mercure, à part
Mirlababibobette,
L’on saura
Le faire avec cette baguette,
Mirlababi serlababo
Mirlababibobette,
Elles ronflent déjà,
J’entends cela.
Scène xix
persée, mercure, méduse, les gorgones
mercure
Air : L’allumette
Allons, Persée, approchez-vous,
Méduse est de mieux endormie.
Parlez bas et marchez tout doux
Sinon elle vous pétrifie.
Oh ça, je vous laisse. Il ne m’est point ordonné d’en faire davantage pour vous.
persée
Vous ne me laissez pas en trop beau chemin. Mais au bout du compte, je suis fou de trembler.
J’ai une épée de longueur, mon bouclier est aussi haut que moi, ce casque me doit rendre invincible... Que diable me faut-il donc de plus pour être brave ? J’enrage. Ma peur l’emporte toujours sur la vertu de mes armes.
Air : Je suis un précepteur d’amour
Voici donc le moment fatal
Où je vais tirer cette lame
Juste ciel que l’on a de mal
Après la tête d’une femme
J’aurai bien du bonheur si je réussis du premier coup, car il faut nécessairement que j’aille à tâtons.
Persée s’arme comiquement et après plusieurs lazzi pour voir si Méduse dort il lui emporte la tête qu’il met dans son sac et revenant tout joyeux sur le théâtre.
Elle est morte, la vache à Panier,
Elle est morte, n’en faut plus parler.
les gorgones, se réveillant et ne voyant point Persée.
Air : Que j’estime mon cher voisin
Traitre, tu finiras ton sort
Après ce coup funeste !
Tiens, vois Méduse après sa mort
Joue ici de ton reste.
Plusieurs monstres sortent du théâtre et font des lazzi en courant autour de Persée. Pégaze sort de la terre et s’arrête à côté de Persée.
Scène xx
mercure, persée
mercure
Air : Ton humeur
Tu vois le cheval Pégaze,
Que de gens le monteront !
Dans leur ignorant extase,
Que de sots l’extropiront !
Que je plains la pauvre bête,
Ah ! Qu’on lui fera de mal
Des pieds jusques à la tête
On meurtrira ce cheval.
Pégaze s’envole.
Suivez-moi Persée, votre rôle de héros n’est pas encore fini.
persée
Vous auriez bien dû, seigneur Mercure, ne point laisser envoler Pégaze, il m’aurait servi dans la route, car je commence à être las.
Mercure emmène Persée. Aussitôt, les deux gorgones touchées par Mercure tombent dans les enfers en disant
les gorgones
Air : Des fraises
Mercure est plus fin que nous,
Ce dieu n’est pas traitable,
Il rit de notre courroux.
Allons donc, en filant doux,
Au diable, au diable, au diable.
Scène 21
phinée, mérope, chœur
chœur
Air : Pour commencer
Chantons, dansons, mettons-nous en train,
Méduse est morte, rien n’est plus certain.bis
phinée
Air : Ô ricandaine
Que je hais tout ce carillon !
mérope
Ma foi, vous avez bien raison,
Le beau Persée est tout joyeux,
Ma nièce va combler ses vœux
Qu’ils vont être contents tous deux !
Ô ricandaine !
phinée
Ces braillards ont le diable au corps,
Sortez ou craignez mes transports !
Car
Je vous assomerai,
Ô ricandaine,
Je vous assomerai
Ô ricandé.
chœur, en sortant
Chantons, dansons, [mettons-nous en train,
Méduse est morte, rien n’est plus certain.bis]
Scène xii
mérope, phinée, idas, chœur
mérope
Air : Carillon de Mélusine
Neptune le prend sur un ton
À nous affliger tout de bon,
Déjà les flots vont en cadence,
Idas paraît, Idas s’avance
Comme la peur le transit.
idas
Madame, écoutez mon récit !
Air : Confiteor
Rien ne peut apaiser Junon,
Neptune s’entend avec elle.
Andromède d’un gros dragon
Doit éprouver la dent cruelle.
Cet oracle est, n’en doutez pas,
Plus sûr que celui de Calchas.
Air : Le long de ça
Ma foi, c’est un grand dommage
De voir périr tant d’attraits.
Les tritons sur le rivage
Se sont rangés tout exprès
Le long de ça, le long de la,
Le long du passage,
Pour nous ôter tout accès.
mérope
Air : L’autre nuit, j’aperçus
Sans douleur, verrez-vous ma nièce
Dans un tel embarras
phinée
Ma foi,
Madame, ce n’est pas à moi,
À secourir cette princesse,
C’est l’affaire de son futur.
mérope
Vous n’aurez pas le cœur si dur !
phinée
Bon, bon, je suis tout consolé.
Air : Turelure
Oui, madame, j’aime mieux
Voir cette fille parjure,
De ce monstre furieux
Turelure
Être à l’instant la pâture,
Robin turelure lure.
Je verrai cela aussi indifféremment que si je voyais tirer à l’oie.
Ils sortent.
Scène xiii
cassiope, cephée
cassiope
Air : Que j’estime
Andromède va donc périr ?
céphée
Oui, grâce à vous ma mie.
cassiope
Et nous allons la voir mourir.
céphée
Vous lui coûtez la vie.
cassiope
Air : La besogne
On amène la pauvre enfant,
Ah, que ce spectacle est touchant !
céphée
Pour apaiser votre colère,
Dieux, que ne prenez-vous sa mère ?
Deux tritons attachent Andromède sur le rocher.
Scène xxiv
andromède, cephée, cassiope, chœur et tritons
andromède
Air : Le seigneur turc [a raison]
Junon, qui voulez ma mort
Pour une vétille,
En voyant finir mon sort
Pardonnez à ma famille.
Mon cœur serait satisfait
Si je n’avais le regret
Hélas, de mourir fille.
Air : Petite, la Valière
Embrassez-moi, ma mère,
Recevez mes adieux
cassiope
Andromède, ma chère !
céphée
Adieu, ma fille, aux cieux !
andromède
Voici le monstre affreux,
Je vais être mangée !
cassiope
Comme il roule les yeux,
Ah ! La voilà grugée !
andromède
Air : Quand le péril
De nos chants le dragon se pique !
Sa rage augmente en ce moment !
cassiope
Ce vilain monstre apparemment
N’aime pas la musique !
Le monstre paraît. Andromède regarde partout.
andromède
Air : Où êtes-vous Birène
Je ne vois point mon cher Persée ici,
Ce doux espoir aurait flatté mon âme !
Où donc est-il, ce généreux ami ?
Que ne vient-il au secours de sa dame ?
Air : Haneton, vole vole
Cher amant, vole vole vole etc.
cassiope, apercevant Persée
Ah voilà le drôle, le drôle, le drôle,
Ah, voilà le drôle que nous attendons !
Scène xxv
persée, les précédents
persée
Oh ça, beau père futur, me voici arrivé à point nommé pour délivrer votre fille, mais je veux faire mes conventions avant de rien entreprendre.
Air : Ramonez-ci
À Phinée elle est promise
cassiope
Elle vous sera remise,
Allons, ne tardez donc pas,
Volez par ci, volez par là
La la la,
Sauvez ma fille du trépas.
persée
Air : Qui veut se mettre en ménage
Quand on se met en ménage
On n’y peut voir de trop prés,
Sachons comme je m’engage
Et convenons de nos faits.
céphée
Venez donc en diligence !
persée
Doucement, je veux voir clair !
On risque plus qu’on ne pense
Dans un mariage en l’air !
cassiope
Air : Billets doux
On va dresser votre contrat.
persée
Faites tout mettre en bon état !
céphée
Vous n’aurez rien à dire,
Moi-même, je vais l’ordonner,
Vous n’aurez plus qu’à le signer.
persée
Je ne sais pas écrire.
chœur
Air : Turelurette
Le monstre avance à grands pas.
persée
Je l’aurai bientôt mis bas.
Il combat le monstre.
Voilà votre affaire faite,
Turelurette, turelurette,
Lantaturlurette.
céphée
Air : Prévôt
Vous avez comblé nos souhaits,
Nous pourrions bien par des ballets
Marquer ici notre allégresse,
Il faut aller vous fiancer.
Donnez la main à la princesse
Après nous viendrons tous danser.
Ils sortent tous, le théâtre change et représente le salon de Cephée, où l’on voit des préparatifs de noce.
Scène xxvi
mérope, phinée
phinée
Et mort de ma vie ! Madame, c’est bien à vos yeux qu’il faut vous en prendre, Junon me met aujourd’hui de moitié dans sa vengeance. Croyez-moi, entrez-y pour un tiers.
mérope
Air : Quand je suis dans mon [corps de garde]
Hélas, j’aime sans être aimée !
phinée
Moi je vais dans ce triste jour
Manger mon pain à la fumée,
Au diable soit le chien d’amour !
Ils n’en sont pas où ils pensent, on verra tout à l’heure beau jeu.
Scène xvii
un notaire grec, persée, andromède, cassiopée, cephée et suite
le notaire
Air : La Testard
C’est aujourd’hui, mes enfants,
Que mon pouvoir vous assemble.
L’hymen finit vos tourments,
Vivez toujours bien ensemble.
Mariez, mariez, mariez-vous
Persée à l’amour ressemble,
Mariez, mariez, mariez-vous
Laissez gronder les jaloux.
chœur
Mariez, mariez etc.
le notaire
Il faudrait ici un ballet de sacrificateurs mais
Pour n’avoir point de saquette
Nos danseurs ont fait retraite,
Les meilleuresbis
Ici sont mal en jaquette
Comme ailleurs.
Scène xviii
mérope, les précédents
mérope
Air : Iris est la plus charmante
Mon cher, j’ai l’âme bonne
Et je viens en personne
Vous dire qu’on dragonne
Tout votre monde,
Votre rival sans honte
Monte
En montant, il renverse.
persée
Il ne prélude ainsi,
Que pour enfin vous percer aussi.
Croyez-moi, mon cher enfant, sauvez-vous au plus vite les dieux vous ont donné des ailes, profitez-en, on n’aura pas envie de vous suivre en l’air.
persée
Vienne qui voudra, j’attends de pied ferme.
Scène xxix
phinée, les précédents
phinée
Air : Non, je ne ferai pas [ce qu’on veut que je fasse]
Persée, il faut mourir ou me céder ta femme !
céphée
Frère, ce procédé n’est pas d’une belle âme.
C’est mon gendre et je dois prendre ici son parti.
phinée
Nous allons le frotter et vous mon frère aussi.
persée
Oh, nous verrons cela ! Sortez, canailles ! On ne se bat point dans l’appartement d’un roi.
Persée sort avec Phinée et les combattants les suivent, l’épée à la main. Chœur de gens qui traversent le théâtre en se sauvant.
Allons nous-en, gens de la noce,
Allons nous-en, chacun chez nous.
Le bruit des épées s’entend derrière.
cassiope
Air : Belle brune
Ah, ma fille !
Ah, ma fille !
Pour l’amour de vos beaux yeux,
Voyez comme l’on s’étrille !
Ah, ma fille !
Ah, ma fille !
Scène xxx
cephée, cassiope, andromède
céphée, l’épée à la main
Sauvons-nous, ma femme, sauvons-nous ! Je ne suis plus le maître chez moi, il faut que je vous conte tout ce qui vient de se passer là-bas, en ma présence.
Air : L’autre jour, dans un bocage
Phinée, avec son escorte,
Est entré dans mon grand salon.
Le félon
S’est emparé de la porte,
Et d’un grand revers d’espadon,
Voulant assommer Persée,
Votre sœur qui s’est présentée
A reçu le coup,
Droit sur le cou.
Elle est morte en criant beaucoup.
Ensuite, allant au buffet,
Le tapage qu’il a fait
A chassé toute l’assemblée,
Chacun s’est sauvé,
L’on a trouvé
Les violons
Et les bassons
Avec les carafons
Les voici qui reviennent à la charge. Sauvons-nous, ils sont dix contre un !
Scène 31
phinée, persée, les précédents
phinée
Air : Ne m’entendez-vous pas
Tu n’échapperas pas
Il faut que tu périsses
cassiope et andromède, ensemble
Dieux, soyez nous propice
persée, à sa suite
Vous, braves soldats
Allez cligner là-bas
Et dormez-vous bien, de garde de revenir que je n’ai crié par deux fois c’est fait.
Persée se bande les yeux avec un mouchoir et, tirant la tête de Méduse, du sac la montre à Phinée et le pétrifie avec sa suite.
Air : Comme vla qu’est fait
Grâce à la tête de Méduse
Je viens de punir ses marauds
Junon devrait être confuse
De nous avoir fait tant de maux.
Elle est, je pense, satisfaite
De tout ce qu’elle m’a fait,
Enfants, quittez votre cachette,
Phinée a perdu son caquet,
Et vla qu’est fait, et vla qu’est fait.
Les suivants de Persée reparaissent et Persée fait ranger les pétrifiés.
céphée
Allons, mes enfants de la joie !
Air : Chantez, petit Colin
Nous n’auront point ici
De merveilles ardentes,
Nous n’auront point ici
Tout le mogol en raccourci.
Bouteilles transparentes,
Babioles reluisantes,
Nacre et cetera,
Mais on dansera
Tant que l’on voudra.
divertissement
On danse.
vaudeville
Un créancier que l’on amuse
Par un verbiage banal,
Las de passer pour une buse,
Envoie-t-il monsieur Loyal ?
Ah que cet aspect est fatal,
C’est la tête de Méduse.
Une femme qui toujours ruse
Et rit du lien conjugal,
Voit-elle un dû qui l’amuse
Troublé par un époux brutal
Ah que cet aspect est fatal,
C’est la tête de Méduse.
Qu’une fille toujours recluse
S’échappe dans le carnaval
Et que sa maman qu’elle abuse
La surprenne au milieu d’un bal
Ah que cet aspect est fatal,
C’est la tête de Méduse.
Un auteur qui croit que sa muse
Du vrai plaisant est le canal
Dans le public qui la récuse
Voit-il un mépris général
Ah que cet aspect est fatal,
C’est la tête de Méduse.
Fin