Pierre-François Biancolelli
Les Amours de Vincennes
Pièce nouvelle
[Représentée] à Paris
ce 19 septembre 1719
BnF ms. fr. 9331
Acteurs
Macé, laitière de Vincennes
Perrette, sœur de Macé
Trivelin, cocher, amant de Macé
Scaramouche, ami de Trivelin
Arlequin, amant de Macé
Plusieurs garçons de cabaret
Plusieurs paysannes et laitières
Le chanteur
La scène est dans le bois de Vincennes.
Les Amours de Vincennes
Scène i
Trivelin seul
trivelin
L’amour me fait gémir sous le poids de ses chaînes.
D’une brûlante ardeur je me sens dévoré,
Et pour calmer l’excès de mes cruelles peines,
Je me vois tous les jours contraint de m’enivrer.
Sans le secours de la bouteille,
J’aurais déjà fini mon sort.
Ma trogne cependant n’en est pas plus vermeille :
L’amour est toujours le plus fort.
La charmante Macé me trouble la cervelle.
Hélas, je néglige pour elle
Mon fiacre et mes chevaux ;
Je ne les panse plus ces pauvres animaux ;
Je ne prends plus le soin de faire leur litière.
À Vincennes je vis cette belle laitière,
L’origine de tous mes maux.
À peine ai-je fixé sur elle ma visière
Que l’Amour m’a percé jusqu’au fond des boyaux,
Et m’a fait comme un sot verser dans son ornière.
De quoi t’avises-tu, malheureux Trivelin !
La cruelle Margot dédaigna ta tendresse ;
Veux-tu dans le soin qui te presse
Éprouver le même destin ?
Air : Que je chéris [mon cher voisin]
Quand on a souffert une fois
L’amoureux esclavage,
Ah ! faut-il sous les mêmes lois
S’exposer davantage ?
Scène ii
Scaramouche, Trivelin
scaramouche
Eh ! quoi, mon cher Trivelin, vous entendrai-je toujours pester contre l’amour ? Ne cesserez-vous jamais de vous plaindre ?
trivelin
Air : [J’offre ici mon savoir faire,]
Ami, le bois de Vincennes
Est le favori des amants ;
On passe ici d’heureux moments,
Même en s’y plaignant de ses peines.
scaramouche
\emph Nego consequentiam : on ne vient pas ici pour se plaindre, de plus doux amusements y attirent les amants. : on ne vient pas ici pour se plaindre, de plus doux amusements y attirent les amants.
Même air
Pour le plus charmant mystère
Ce bois fut tout exprès planté,
Et dans ce séjour enchanté
L’amour règne plus qu’à Cythère.
Votre belle maîtresse ne vient pas ici sans dessein ; elle sait que vous vous y promenez souvent. Elle vous aime, j’en réponds corps pour corps. Allez, je connais bien les femmes ; il m’en est assez passé par les mains. L’amour les met aisément en campagne, et ce sont des vaisseaux qui ne vont ordinairement que de ce vent-là. Mais aussi pourquoi ne lui avoir pas découvert votre condition ? Vous êtes cocher, elle est laitière : monsieur vaut bien madame.
trivelin
Air : Si vous voulez [que je vous baise]
Sans ce secours je viens moi-même
Tâcher de lui plaire en ce jour.
Qu’il est doux d’avoir ce qu’on aime
Par les seules mains de l’Amour !
Mon cher Scaramouche, je n’ai confié mon secret qu’à toi seul ; ne m’abandonne point dans mes amours !
scaramouche
Allez, reposez-vous sur moi ; vous serez heureux, je vous en réponds.
trivelin
J’aperçois Macé ; retirons-nous pour un moment.
Scène iii
Macé entre en soupirant
macé
Oh, oh ! Que veut dire ceci, mon cœur ? Vous ne faites que soupirer à tout moment. Quoi donc, sans ma permission vous formez des désirs. Vous avez des impatiences, des inquiétudes, de certains mouvements qui ne se font que trop sentir, et qu’on ne peut bien exprimer. Ouf ! Je suis je pense asthmatique. Qu’est devenue, hélas, cette tranquille indifférence que vous avez gardée si longtemps ? Ah ! mon cœur, deviez-vous sans m’en avertir lui laisser prendre la clef des champs ? Vous avez vraiment bien opéré ; je suis présentement une jolie mignonne : je ne bats plus mon beurre, je ne fais plus de fromage à la crème, et je laisse tourner tout mon lait.
L’amour qui chez moi prend naissance
Force mes regards au silence ;
Je cache ma tendre langueur ;
Mais que sert cette violence ?
L’amour en a plus de rigueur,
Et n’en a pas moins de puissance.
Scène iv
Perrette, Macé
perrette
Vous venez rêver en ces lieux,
Ma sœur, c’est un présage heureux,
Landerirette,
Qu’Arlequin de vous est chéri,
Landeriri.
macé
Ah ! ma chère Perrette, que n’ai-je conservé ma douce liberté, avant que j’eusse fait connaissance avec ce petit dieu d’amour !
Air : La Palice
Les plaisirs me suivaient toujours
J’en faisais un doux usage,
J’allais à Paris tous les jours
Vendre mes œufs, et mon fromage.
Quel changement soudain ! Je ne me connais plus moi-même. L’Amour est un dieu diablement malin ; je ne le sens que trop.
Il se glisse malgré moi
Dans mon cœur comme une anguille
Donne-moi ta main, tu le sentiras remuer.
perrette
Sans y toucher je vous croi.
macé
Ah, ma sœur comme il frétille !
Ah ! Perrette
Ce lutin n’en veut qu’aux filles
Mariez, [mariez,] mariez-moi
Ce lutin n’en veut qu’à moi.
perrette
Hé bien, que n’épousez-vous Arlequin ? C’est le véritable moyen de faire bientôt déloger l’amour.
Air : Coucou
Quand un doux penchant nous entraîne,
Pourquoi combattre nos désirs ?
Est-il une plus rude peine
Que de résister aux plaisirs ?
Mais voici Arlequin.
Scène v
Arlequin entre en rêvant, Macé, Perrette
arlequin
Ventrebleu, j’en viendrai à bout ou je mourrai à la peine.
En voyant Perrette.
Eh, bonjour, Dame Perrette !
Et comment vous portez-vous ?
Dans ce bois toute seulette
N’avez-vous point peur des loups ?
Eh, bonjour, Dame Perrette !
Et comment vous portez-vous ?
Vous voilà aussi, charmante laitière de mon âme qui après avoir écrémé tout le lait de mon amour n’avez laissé pour moi que le caillé de votre indifférence. N’aurez-vous point pitié du pauvre Arlequin ? Voyez comme l’amour m’a rendu sec : mon corps est à présent si transparent qu’il pourrait en un besoin servir de fanal à une galère. Hélas ! je suis plus décharné qu’un gigot qu’on a servi deux fois sur la table d’un procureur. Aimez-moi un peu par charité, si peu que vous voudrez, il y en aura toujours assez pour moi.
macé
La seule indifférence assure un sort heureux.
arlequin
Vous en avez menti vous et l’opéra ; tout aime dans le monde.
Air : Joconde
À Cupidon, ce dieu charmant,
Les cœurs s’offrent en foule.
Le cheval aime la jument,
Le coq chérit la poule,
Le singe épris de la guenon
À lui plaire s’applique ;
La goujonne aime le goujon
Et l’âne la bourrique.
Vous voyez bien que toutes les bêtes rendent hommage à l’amour. Il n’y a que vous seule d’indifférente.
Air : La sérénade
Les oiseaux par leur ramage
Au fils de Cypris font la cour ;
Le moineau surtout en amour
Sur les autres a l’avantage.
Hé quoi donc ! Vous ne dites mot ? À peine me regardez-vous.
Marotte fait bien la fière,
Pour un petit bien qu’elle a !
Ah, votre rigueur me désespère ! J’en mourrai, je me trouve mal, je m’évanouis.
Air : [Flon, flon]
Un froid mortel me glace,
Je meurs pour vos attraits,
Ah ! Donnez-moi de grâce
Une couple d’œufs frais
Et flon flon
[Larira dondaine,
Flon, flon
Larira dondon.]
perrette, le soutenant
Allons, courage, mon pauvre Arlequin ! Où sentez-vous du mal ? Est-ce là ?
Elle le touche.
arlequin, en revenant
Eh, fi donc ! Vous me chatouillez. Vous ne voulez donc pas répondre à ma tendresse ? Basilic, panthère, sardine, léoparde, anchois ! Vous me le paierez, je vous en réponds !
macé
Je vous ai déjà dit qu’autant qu’il me sera possible je fuirai l’amour et sa puissance.
arlequin
Vous ne savez pas ce que vous perdez. Examinez moi bien ; ne suis-je pas un
beau brunet bien appétissant ? Allez, allez, je suis une bouteille de vin de champagne qui rappelle bien son buveur ; vous ne connaissez pas encore mes heureux talents.
La belle je sais tous les tours
Du petit dieu d’amour.
macé
Que m’importe ?
arlequin
À quatre pas d’ici je vous le fais savoir.
Scène vi
Macé, Perrette
perrette
Pour le coup, je ne vous comprends plus, ma chère sœur. Quoi, ce n’est point pour
Arlequin que je vous ai tantôt entendue soupirer ? Vous avez apparemment quelque autre amourette en tête. Comment, vous rougissez ? On voit bien que vous n’êtes pas parisienne.
macé
Ah ! ma chère Perrette, tu l’as deviné tout d’un coup.
perrette
Je vois Trivelin qui s’avance.
macé
Il faut éviter sa présence.
Scène vii
Trivelin, Macé, Perrette
trivelin
Ô ciel ! D’où vient cette rigueur ?
Quelle injuste fierté vous guide ?
Hélas, n’abattez point un cœur
Qui n’est déjà que trop timide !
perrette
Tant pis pour vous ! Un amant timide n’est pas ce qu’il nous faut.
trivelin
Air : Le pouvoir
Arrêtez donc, où fuyez-vous ?
macé
Cher Trivelin, tout doux !
Vous chiffonnez mon falbala.
Ah ! que faites-vous là ?
trivelin
Je veux vous dire que je vous aime à la rage. À ces douces paroles que répondez-vous ? Quoi, pas le mot ! Ah, cruelle ! je le vois bien : vous aimez Arlequin.
macé
Quand je l’aimerais, je n’en rougirais pas.
trivelin
Vous l’aimez donc, petite scélérate.
Air : [Vous m’entendez bien]
Je suis jaloux de ton bonheur.
macé
Arlequin, dites-vous ? Vous vous trompez.
Il n’a point de droits sur mon cœur,
J’ai bien su m’en défendre
trivelin
Hé bien ?
macé
Un autre a su le prendre
Vous m’entendez bien.
trivelin
Et quel est l’heureux mortel qui vous l’a pris, ce petit cœur dont la conquête pouvait seule me rendre heureux ?
macé
Je crains de vous en trop apprendre, ne m’arrachez point mon secret... Bas. J’étoufferai pourtant si je le garde encore longtemps.
trivelin
Je veux absolument le savoir. De grâce, ouvrez-vous à moi.
macé
Air : Colette
Non, votre ardeur est trop pressante.
Je ne veux plus vous écouter.
trivelin
Arrêtez, laitière charmante !
macé
Cessez, cessez de me tenter
trivelin
Air : Vous m’entendez bien
Dissipez le trouble où je suis.
macé
Je fuis l’amour quand je vous fuis.
Ah ! c’est trop me contraindre.
trivelin
Hé bien ?
macé
Un vainqueur est à craindre
Vous m’entendez bien.
Elle s’en va.
Scène viii
Scaramouche, Trivelin
trivelin
Ah ! mon cher Scaramouche, rien n’égale ma joie, et je suis le plus heureux amant du monde. Macé m’aime, elle vient de me le faire connaître. Mais je ne suis pas encore assez heureux.
scaramouche
Que voulez-vous de plus ? Les amants ne sont jamais contents ; ils fatiguent sans cesse l’Amour de leurs plaintes. Croyez-vous en conscience que l’Amour n’ait que vous à satisfaire ? Vraiment, vraiment il a bien d’autres embarras. Vous êtes présentement dans le bois de Vincennes, et peut-être a-t-il d’autres occupations dans le bois de Boulogne, ou aux Champs-Élysées. Dame, il ne peut pas être partout.
trivelin
Ma maîtresse va bientôt venir rêver seule dans ce bois... Mais je l’entends, cachons-nous derrière cet arbre pour écouter ses discours.
Scène ix
Macé, Trivelin caché
macé
Ah ! que Trivelin est charmant,
Que mon cœur l’aime tendrement !
trivelin, caché
Tendrement.
macé
Il est un peu trop sémillant,
Mon âme en est saisie,
Et je crains avec cet amant
De faire une folie.
trivelin, caché
Ah ! Faites-la, ma mie.
macé
C’est je crois l’écho que j’entends.
Écho, pour soulager les maux que je ressens,
Dis-moi ce qu’il faut que je fasse.
Non rien n’est comparable à mes cruels tourments,
Je brûle nuit et jour
trivelin, caché
Va te mettre à la glace !
macé
Quelqu’un assurément s’est caché dans ce bois
Pour rire de l’amour qui me met aux abois.
trivelin, caché
Bois !
macé
Quelle réponse extravagante !
Il n’est point pour un cœur de peine plus touchante.
trivelin, caché
Chante !
macé
Mais quelle agréable harmonie vient troubler la tranquillité de ces lieux ?
Scène x
[Macé, le chanteur, troupe de danseurs]
Une symphonie se fait entendre, le chanteur tenant une bouteille et un verre suivi des quatre danseurs qui tiennent des verres et des bouteilles. Ils font une danse.
le chanteur
Pour calmer vos regrets
Buvez, buvez, belle à longs traits !
Votre cœur sans cesse soupire
Dans cet agréable séjour.
Aux charmes de Bacchus cédez à votre tour :
Lui seul peut adoucir votre cruel martyre.
Le dieu du vin avec l’Amour
Partage aujourd’hui son empire
Pour calmer vos regrets,
Buvez, buvez, belle à longs traits !
chœur
Pour calmer vos regrets,
Buvez, buvez, belle à longs traits !
macé, prenant le verre
Vous m’en priez de si bonne grâce qu’il m’est impossible de vous refuser.
Elle boit.
chœur, répète
Pour calmer vos regrets,
Buvez, buvez, belle à longs traits !
Ils s’en vont.
macé, seule
Ô ciel, quel assoupissement me saisit tout à coup ? Je meurs d’envie de dormir, aurais-je bu trop d’un coup ? C’est sans doute Bacchus qui veut dissiper un moment mes ennuis. Livrons-nous aux charmes du sommeil !
Elle s’endort.
Scène xi
Arlequin, Macé endormie
arlequin, chante
Que vois-je ? C’est Macé qui repose en ces lieux !
Air : Dormez roulette
Dormez roulette,
Et prenez votre repos.
Demain à la réveillette
Nous vous en dirons deux mots.
Mais mes chansons pourraient la réveiller. Parlons doucement de peur d’interrompre son repos.
Air : Le pouvoir
Bien lentement, petits ruisseaux,
Faites couler vos eaux !
Qu’elle ne vous entende pas,
Et murmurez tout bas.
Air : Que je chéris [mon cher voisin]
Zéphyrs, versez de toutes parts
Une fraîcheur nouvelle
Et que les échos babillards
Fassent dodo comme elle.
Il s’en va. Macé se réveille.
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macecrochets
Hélas le sommeil n’a pu effacer de mon esprit l’image de Trivelin ; je n’ai songé qu’à lui. Mais le voici.
Scène xii
Trivelin, Scaramouche, Macé
trivelin, à part
Elle m’aime, je n’en suis que trop convaincu. Hé bien, ma charmante, que faut-il que j’espère de toute la tendresse que vous m’avez inspirée ? Serez-vous toujours inexorable ?
macé
Quand je voudrais l’être, je ferais un inutile effort. Ne savez-vous pas bien que notre sexe ne combat que pour être vaincu ?
trivelin
Mais parlez-moi sincèrement, m’aimez-vous ?
macé
Épargnez-moi la peine de vous le dire : interrogez mes yeux ! J’ai beau vouloir leur imposer silence, hélas, les petits fripons parlent plus que je ne veux.
scaramouche
La malepeste. Les yeux d’une fille de son âge ont un style plus éloquent que celui de Voiture.
macé
Dites-moi donc, mon cher Trivelin, quelle est votre profession, qui êtes-vous ?
trivelin
Je suis un amant à vingt sols par heure, l’heure du berger est quelque fois celle que l’on me paie le mieux.
macé
Je ne vous entends pas.
trivelin
Je suis fiacre, autrement dit cocher de louage.
Depuis le jour fatal que j’ai vu vos beaux yeux,
Mes chevaux négligés, et mon fiacre inutile
Ont toujours versé dans ces lieux,
Et n’ont éclaboussé personne dans la ville.
Je n’ai point étrillé mes coursiers amaigris ;
Depuis près de huit jours ils n’ont point vu Paris.
Les pauvres bêtes mal nourries
Au récit de mes maux vivement attendries,
Ne courbettent plus sous mes coups,
Et semblent ressentir l’amour que j’ai pour vous.
On lève la toile et l’on voit un fiacre et des chevaux extrêmement maigres qui mangent du foin.
Ma belle, voyez-les ! Ce spectacle tragique
Me fait saigner le cœur, je pleure comme un veau.
Que dites-vous, hélas, de leur carcasse étique ?
N’est il pas vrai qu’ils n’ont que les os et la peau ?
macé
Que je plains ces pauvres animaux ! Mon cher Trivelin, je ne doute plus de votre amour ; soyez sûr du mien.
ensemble, ensemble
Air : Réveillez-vous, [belle endormie]
Quel triomphe, quelle victoire !
Ah, que mon bonheur est charmant !
Disputons-nous toujours la gloire
De s’aimer le plus tendrement !
Scène xiii
Arlequin, Trivelin, Macé, Scaramouche
arlequin, à Trivelin
Comment, monsieur le coquin, vous avez cueilli ma maîtresse, lorsque j’ai eu la politesse de ne lui rien dire dans le temps qu’elle était endormie. Vous voyez bien par cette retenue que je ne suis pas français.
macé
Arlequin, à te parler franchement, je n’ai jamais eu de goût pour toi. Console-toi mon ami, j’épouse Trivelin.
arlequin
Trivelin ! Voilà ce qui s’appelle un mariage de fiacre. Fi, au diable ! Je veux t’épouser aussi.
macé
Cela ne se peut pas, mon cher.
arlequin
Et pourquoi ? N’est-il pas permis à tout le monde de faire des mariages ambulants ?
trivelin
Oh ! Ce mariage-ci durera plus longtemps.
arlequin
Hé bien ! J’épouserai Perrette. Le bien ne sortira pas de la famille. Mais qu’entends-je ?
trivelin
Ce sont les laitières et les paysans de Vincennes qui viennent prendre part à mon bonheur.
divertissement
Marche dansante des laitières et paysans
le chanteur, en paysan
Livrons-nous à l’allégresse,
Célébrons cet heureux jour !
Que chacun ici s’empresse :
Tout doit céder à l’amour.
Les cœurs sont pour la tendresse,
Chacun s’engage à son tour.
Ne cherchons que l’allégresse,
Célébrons cet heureux jour !
Les ris, les jeux, la jeunesse,
De Vénus forment la cour.
L’Amour folâtre sans cesse
Dans ce paisible séjour.
Livrons-nous à l’allégresse !
On danse.
vaudeville
le chanteur, à Macé
Votre époux, belle laitière,
Jouit d’un bonheur parfait,
Il ne cherchera qu’à vous plaire,
Et fera bien claquer son fouet.
une laitière
Si jamais l’hymen m’engage,
Je veux un époux bien fait,
Qui de moi n’ait aucun ombrage
Et fasse bien claquer son fouet.
macé
J’aurai de la complaisance
Pour toi, mon charmant brunet,
Mais il faudra qu’en récompense
Tu fasses bien claquer ton fouet.
arlequin
Si la pièce peut vous plaire
Que je serai satisfait,
Je n’aurai plus de vœux à faire,
Je ferai bien claquer mon fouet.
Fin