Adrien-Joseph de Valois D’Orville
Les Talents comiques
Parodie pantomime des Talents lyriques
Programme 1749 Le copiste fait ici une erreur, selon les sources de l’époque, cette parodie-pantomime a été crée le 10 août 1741. Voir DTP, t.V, p.331 et Campardon, t.II, p.181 \PB
BnF ms. fr. 9318
Acteurs
Première entrée
Arlequin, amant de Colombine : Monsieur Vrangés
Colombine, amante d’Arlequin : Mademoiselle Cherneseau
Pierrot, rival d’Arlequin : Monsieur
Thamas, riche étranger : Monsieur Dubu
Un savoyard : Monsieur Chaumont
Un porteur d’eau : Monsieur Vilain
Une marchande de tisanne : Mademoiselle Canu
Troupe de savoyards
Deuxième entrée
Iphise : Mademoiselle Dupré
Arlequin, arquebusier, amant de Iphise : Monsieur Vieuger
Troupe de villageoises et des arquebusiers
Troisième entrée
Mercure, en maître à danser : Monsieur Canu
Églé, bergère : Mademoiselle Chevrier
Palémon, berger amoureux d’Églé : Monsieur Chaumont
Euriles [Après l’annonce du personnage d’Églé, les frères Parfaict ajoute « Pierrot, villageois, amoureux d’Églé ». Le personnage de Pierrot devait interpréter Eurilas.] , berger amoureux d’Églé : Monsieur Joseph
Un sauvage : Monsieur Joseph
Terpsichore
Troupe de bergers et de bergères
Les Talents comiques
La Poésie
Scène i
Le théâtre représente un jardin dans l’enfoncement d’un berceau. Colombine seule
colombine
Ritournelle
Air : Ah ! m’y voilà
Colombine, assise dans un fauteuil, un livre à la main, appuyée sur une table couverte de papiers, paraît rêveuse. On la voit feuilleter différents volumes, se frotter le front, et faire toutes les actions d’un auteur dans l’enthousiasme.
Scène ii
Colombine, Pierrot
En arrivant, Pierrot exprime l’ardeur qu’il sent pour Colombine, il lui en fait l’aveu,
pierrot
Air : J’aime une jolie jardinière
mais elle reçoit avec dédain sa tendre déclaration. Elle lui reproche sa trahison envers Arlequin.
colombine
Air : Ah ! qu’il est beau l’oiseau
Pierrot cherche à se justifier et à mériter ses bonne grâces.
pierrot
Air : Vous rêvez
Elle lui donne lieu d’espérer s’il veut lui procurer la présence de Thamas, dont il est le favori, dans le dessein d’obtenir de lui le pardon d’Arlequin, que l’on soupçonne d’avoir fait des vers satiriques contre Thamas et craignant pour lui que sa récompense ne soit la bastonnade.
colombine
Air : Le trot, le trot, le trot
Plein d’un favorable espoir, Pierrot y consent et sort.
Scène iii
Colombine, Arlequin
Arlequin, les yeux baignés de larmes, un mouchoir à la main, une valise sur ses épaules, vient prendre congé de Colombine.
arlequin
Air : Pèlerins [de Saint Jacques]
Elle se formalise d’un si prompt départ.
colombine
Air : Partez pour le Potosi
Arlequin lui représente qu’il est plus prudent de prendre la fuite que de risquer d’expirer sous le bâton. Après des protestations mutuelles d’un amour tendre et sincère, on entend un bruit de chasse.
colombine
Air : J’entends déjà le bruit des armes
Colombine fait cacher Arlequin sur le sommet d’un arbre.
Scène iv
Thamas, Colombine, Arlequin caché
colombine
Air : Serviteur à Monsieur Vivien
Colombine ayant pourvu à une récréation qui pût plaire à Thamas pour en obtenir le pardon d’Arlequin, la lui propose, Thamas l’accepte.
Scène v
Le théâtre, la chambre. Thamas, Colombine, Arlequin caché, un porteur d’eau, une marchande de tisane
Ballet. Catharinette : entrée du porteur d’eau pour la lanterne magique.
Le porteur d’eau et la marchande de tisane se font l’amour en dansant grotesquement. Les savoyards forment une entrée et font voir ensuite à Thamas différents phénomènes par les reflets de leur lanterne magique. Thamas est si satisfait de ce spectacle qu’il témoigne à Colombine toute la joie qu’il en ressent.
colombine
Air : J’endors le petit, mon fils
Elle profite de l’occasion et fait paraître Arlequin devant lui
colombine
Air : Un abbé dans son coin
en demandant sa grâce en faveur du plaisir qu’il vient de goûter.
colombine
Air : Accordez-nous votre suffrage
Thamas l’accorde avec zèle, il les engage même à s’unir ensemble, ce qu’ils font et la fête continue.
thamas
Air : Très volontiers
entree, La Musique
Le théâtre représente un camp où tout est disposé à tirer au prix de l’arquebusier.
Scène vi
Iphise, troupe d’arquebusiers endormis
Ritournelle
Iphise gémit de voir ces hommes autrefois si courageux s’abandonner au sommeil et languir dans une molle oisiveté.
arlequin
Air : Do, do, l’enfant do
Air : Doux sommeil
Scène vii
Iphise, Arlequin
À l’aspect d’Arlequin, l’allégresse s’empare du cœur d’Iphise, elle l’engage à réveiller la valeur de tant de mortels languissants. Arlequin dont le but est de plaire, lui fait entendre qu’il trouvera bientôt le secret de les tirer de leurs assoupissements et de leur rendre tout leur courage pour concourir au prix proposé.
Scène viii
Iphise, Arlequin, un joueur de tambourin
Arlequin fait venir un tambourin et fait jouer un concerto aux oreilles de ces hommes assoupis. Les arquebusiers sont si étourdis de ce vacarme qu’ils s’éveillent et par leurs pas et leurs attitudes, ils font connaître leur zèle, leurs forces et leur valeur.
Scène ix
Iphise, Arlequin, Troupe de villageoises et d’arquebusiers
Sarabande pour les femmes
Les villageoises viennent en dansant présenter aux arquebusiers des arcs et des flèches. Ils tirent tous au noir, mais Arlequin seul emporte le prix.
Air pour tirer
Les villageoises présentent une couronne à Iphise, dont elle ceint la tête d’Arlequin.
Deux rigaudons
Ils se donnent mutuellement la main, s’embrassent et un divertissement général célèbre leur alliance.
entree, La Danse
Le théâtre représente un hameau. Dans l’enfoncement des rochers, des monts escarpés.
Scène x
Mercure seul
mercure
Ritournelle
Mercure apparaît tenant sous son bras une toilette dans laquelle est tout l’attirail d’un maître de danse, il examine ses attributs divins et fait connaître que ce n’est point sous cette forme qu’il peut triompher d’un cœur de la bergère qu’il aime. Il se déguise en maître à danser.
Air : Toujours va qui danse
Scène xi
Mercure, Pierrot
Euralis, sans apercevoir Mercure, entre d’un air satisfait du bonheur qu’il se propose de s’unir à la bergère Églé.
pierrot
Air : Les sept sauts
Mercure approche de lui et fait entendre qu’il veut lui disputer cette conquête.
pierrot
Air : Où allez-vous, Monsieur l’abbé
Eurilas, d’abord, tranche du fanfaron
pierrot
Air : Jean danse mieux que Pierre
mais peu à peu il s’éloigne et à la fin s’évade.
Scène xii
Mercure, Églé, Palémon
Églé vient en dansant sur l’air Palémon joue avec un mirliton.
palémon
Air : Mirliton
Mercure se moque de Palémon mais ce dernier croyant avoir mérité quelques faveurs demande à Églé la guirlande de fleurs qu’elle tient en ses mains pour garant de la préférence qu’elle fait de lui. Églé la lui refuse,
églé
Air : J’en mourrai
Mercure continue de le railler,
mercure
Air : Viens dans ma cellule
le dépit s’empare de Palémon.
palémon
Air : Il y a trente ans
Il brise son mirliton et sort furieux, rempli de honte et de dépit.
Scène xiii
Églé, Mercure, Troupe de bergers et de bergères
Les bergers viennent, par leurs pas légers et galants, tâcher d’obtenir la guirlande promise par Églé à celui qui par les talents de la danse parviendra à lui plaire.
Scène xiv
Églé, Mercure, un sauvage et les précédents
Ce sauvage, singulier saltimbanque, danse un menuet avec un animal africain et demande à Églé la guirlande qu’il pense lui être due, mais il ne reçoit que les risées de Mercure, et du honteux refus d’Églé, il sort.
Scène xv
Églé, Mercure, Terpsichore, troupe de berger et de bergères
didascalie, Mercure demande à Églé, de la façon la plus tendre, le prix qu’elle réserve à l’heureux mortel qui aura le bonheur de lui plaire. Églé regarde tous les bergers et marque beaucoup d’incertitude. Dans le moment que Mercure perd tout espoir, Églé lui présente la guirlande. Mercure va prendre son caducée, se fait connaître et baisant la main d’Églé lui rend grâce de son bonheur.
Les bergers et les bergères par des pas brillants couronnent cette fête.
Fin