L'Essai des talents ou les Talents comiques

Auteurs : Pannard (Charles-François)
Parodie de : Les Fêtes d'Hébé ou les Talents lyriques de Mondorge et Rameau
Date: 8 juillet 1739
Représentation : 8 juillet 1739 Foire Saint-Laurent - Opéra-Comique
Source : ms. BnF, fr. 9323
Adrien-Joseph de Valois D’Orville

Les Talents comiques


Parodie pantomime des Talents lyriques

Programme 1749 Le copiste fait ici une erreur, selon les sources de l’époque, cette parodie-pantomime a été crée le 10 août 1741. Voir DTP, t.V, p.331 et Campardon, t.II, p.181 \PB
BnF ms. fr. 9318

Acteurs


Première entrée
Arlequin, amant de Colombine : Monsieur Vrangés
Colombine, amante d’Arlequin : Mademoiselle Cherneseau
Pierrot, rival d’Arlequin : Monsieur
Thamas, riche étranger : Monsieur Dubu
Un savoyard : Monsieur Chaumont
Un porteur d’eau : Monsieur Vilain
Une marchande de tisanne : Mademoiselle Canu
Troupe de savoyards
Deuxième entrée
Iphise : Mademoiselle Dupré
Arlequin, arquebusier, amant de Iphise : Monsieur Vieuger
Troupe de villageoises et des arquebusiers
Troisième entrée
Mercure, en maître à danser : Monsieur Canu
Églé, bergère : Mademoiselle Chevrier
Palémon, berger amoureux d’Églé : Monsieur Chaumont
Euriles [Après l’annonce du personnage d’Églé, les frères Parfaict ajoute « Pierrot, villageois, amoureux d’Églé ». Le personnage de Pierrot devait interpréter Eurilas.] , berger amoureux d’Églé : Monsieur Joseph
Un sauvage : Monsieur Joseph
Terpsichore
Troupe de bergers et de bergères

Les Talents comiques


La Poésie

Scène i

Le théâtre représente un jardin dans l’enfoncement d’un berceau. Colombine seule

colombine
Ritournelle

Air : Ah ! m’y voilà




Colombine, assise dans un fauteuil, un livre à la main, appuyée sur une table couverte de papiers, paraît rêveuse. On la voit feuilleter différents volumes, se frotter le front, et faire toutes les actions d’un auteur dans l’enthousiasme.

Scène ii

Colombine, Pierrot

En arrivant, Pierrot exprime l’ardeur qu’il sent pour Colombine, il lui en fait l’aveu,
pierrot

Air : J’aime une jolie jardinière




mais elle reçoit avec dédain sa tendre déclaration. Elle lui reproche sa trahison envers Arlequin.
colombine

Air : Ah ! qu’il est beau l’oiseau

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Pierrot cherche à se justifier et à mériter ses bonne grâces.
pierrot

Air : Vous rêvez




Elle lui donne lieu d’espérer s’il veut lui procurer la présence de Thamas, dont il est le favori, dans le dessein d’obtenir de lui le pardon d’Arlequin, que l’on soupçonne d’avoir fait des vers satiriques contre Thamas et craignant pour lui que sa récompense ne soit la bastonnade.
colombine

Air : Le trot, le trot, le trot

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Plein d’un favorable espoir, Pierrot y consent et sort.

Scène iii

Colombine, Arlequin

Arlequin, les yeux baignés de larmes, un mouchoir à la main, une valise sur ses épaules, vient prendre congé de Colombine.
arlequin

Air : Pèlerins [de Saint Jacques]

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Elle se formalise d’un si prompt départ.
colombine

Air : Partez pour le Potosi




Arlequin lui représente qu’il est plus prudent de prendre la fuite que de risquer d’expirer sous le bâton. Après des protestations mutuelles d’un amour tendre et sincère, on entend un bruit de chasse.
colombine

Air : J’entends déjà le bruit des armes

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Colombine fait cacher Arlequin sur le sommet d’un arbre.

Scène iv

Thamas, Colombine, Arlequin caché

colombine

Air : Serviteur à Monsieur Vivien

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Colombine ayant pourvu à une récréation qui pût plaire à Thamas pour en obtenir le pardon d’Arlequin, la lui propose, Thamas l’accepte.

Scène v

Le théâtre, la chambre. Thamas, Colombine, Arlequin caché, un porteur d’eau, une marchande de tisane

Ballet. Catharinette : entrée du porteur d’eau pour la lanterne magique.
Le porteur d’eau et la marchande de tisane se font l’amour en dansant grotesquement. Les savoyards forment une entrée et font voir ensuite à Thamas différents phénomènes par les reflets de leur lanterne magique. Thamas est si satisfait de ce spectacle qu’il témoigne à Colombine toute la joie qu’il en ressent.
colombine

Air : J’endors le petit, mon fils




Elle profite de l’occasion et fait paraître Arlequin devant lui
colombine

Air : Un abbé dans son coin

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en demandant sa grâce en faveur du plaisir qu’il vient de goûter.
colombine

Air : Accordez-nous votre suffrage




Thamas l’accorde avec zèle, il les engage même à s’unir ensemble, ce qu’ils font et la fête continue.
thamas

Air : Très volontiers

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entree, La Musique
Le théâtre représente un camp où tout est disposé à tirer au prix de l’arquebusier.

Scène vi

Iphise, troupe d’arquebusiers endormis

Ritournelle
Iphise gémit de voir ces hommes autrefois si courageux s’abandonner au sommeil et languir dans une molle oisiveté.
arlequin

Air : Do, do, l’enfant do

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Air : Doux sommeil




Scène vii

Iphise, Arlequin

À l’aspect d’Arlequin, l’allégresse s’empare du cœur d’Iphise, elle l’engage à réveiller la valeur de tant de mortels languissants. Arlequin dont le but est de plaire, lui fait entendre qu’il trouvera bientôt le secret de les tirer de leurs assoupissements et de leur rendre tout leur courage pour concourir au prix proposé.

Scène viii

Iphise, Arlequin, un joueur de tambourin

Arlequin fait venir un tambourin et fait jouer un concerto aux oreilles de ces hommes assoupis. Les arquebusiers sont si étourdis de ce vacarme qu’ils s’éveillent et par leurs pas et leurs attitudes, ils font connaître leur zèle, leurs forces et leur valeur.

Scène ix

Iphise, Arlequin, Troupe de villageoises et d’arquebusiers

Sarabande pour les femmes
Les villageoises viennent en dansant présenter aux arquebusiers des arcs et des flèches. Ils tirent tous au noir, mais Arlequin seul emporte le prix.
Air pour tirer
Les villageoises présentent une couronne à Iphise, dont elle ceint la tête d’Arlequin.
Deux rigaudons
Ils se donnent mutuellement la main, s’embrassent et un divertissement général célèbre leur alliance.
entree, La Danse
Le théâtre représente un hameau. Dans l’enfoncement des rochers, des monts escarpés.

Scène x

Mercure seul

mercure
Ritournelle
Mercure apparaît tenant sous son bras une toilette dans laquelle est tout l’attirail d’un maître de danse, il examine ses attributs divins et fait connaître que ce n’est point sous cette forme qu’il peut triompher d’un cœur de la bergère qu’il aime. Il se déguise en maître à danser.

Air : Toujours va qui danse




Scène xi

Mercure, Pierrot

Euralis, sans apercevoir Mercure, entre d’un air satisfait du bonheur qu’il se propose de s’unir à la bergère Églé.
pierrot

Air : Les sept sauts

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Mercure approche de lui et fait entendre qu’il veut lui disputer cette conquête.
pierrot

Air : Où allez-vous, Monsieur l’abbé

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Eurilas, d’abord, tranche du fanfaron
pierrot

Air : Jean danse mieux que Pierre

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mais peu à peu il s’éloigne et à la fin s’évade.

Scène xii

Mercure, Églé, Palémon

Églé vient en dansant sur l’air Palémon joue avec un mirliton.
palémon

Air : Mirliton

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Mercure se moque de Palémon mais ce dernier croyant avoir mérité quelques faveurs demande à Églé la guirlande de fleurs qu’elle tient en ses mains pour garant de la préférence qu’elle fait de lui. Églé la lui refuse,
églé

Air : J’en mourrai




Mercure continue de le railler,
mercure

Air : Viens dans ma cellule




le dépit s’empare de Palémon.
palémon

Air : Il y a trente ans




Il brise son mirliton et sort furieux, rempli de honte et de dépit.

Scène xiii

Églé, Mercure, Troupe de bergers et de bergères

Les bergers viennent, par leurs pas légers et galants, tâcher d’obtenir la guirlande promise par Églé à celui qui par les talents de la danse parviendra à lui plaire.

Scène xiv

Églé, Mercure, un sauvage et les précédents

Ce sauvage, singulier saltimbanque, danse un menuet avec un animal africain et demande à Églé la guirlande qu’il pense lui être due, mais il ne reçoit que les risées de Mercure, et du honteux refus d’Églé, il sort.

Scène xv

Églé, Mercure, Terpsichore, troupe de berger et de bergères

didascalie, Mercure demande à Églé, de la façon la plus tendre, le prix qu’elle réserve à l’heureux mortel qui aura le bonheur de lui plaire. Églé regarde tous les bergers et marque beaucoup d’incertitude. Dans le moment que Mercure perd tout espoir, Églé lui présente la guirlande. Mercure va prendre son caducée, se fait connaître et baisant la main d’Églé lui rend grâce de son bonheur.

Les bergers et les bergères par des pas brillants couronnent cette fête.


Fin

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