Charles-Simon Favart
Hippolyte et Aricie
Parodie
Représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens ordinaires du Roi
le 11 octobre 1742
Paris, Duchesne, 1759, repris dans les Œuvres de Favart en 1763
definitacteur, œnone œnone
Acteurs
persliste, M. Rochard Thésée
Hippolyte : Mme Déhesse
Aricie : Mlle Sylvia
Phèdre : Mlle Sidonie
Œnone : Mlle Agathe Sticotti
persliste, M. Sticotti Pluton
persliste, M. Carlin Mercure
Diane : Mlle Sidonie
persliste, M. Vincent Tisiphone
Les Parques : Mrs Vincent, Joachin, Baletti
Démons
Matelots
Chasseurs, chasseresses
Bûcherons, bûcheronnes
Hippolyte et Aricie
Le théâtre représente le temple de Diane.
Scène i
Aricie seule
aricie
Air : Qui des deux pourrons-nous choisir
L’amour excite mon désir,
Et je m’offre à Diane ;
Qui des deux pourrai-je choisir,
Pour vivre avec plaisir ?
Cherchons la paix.
Non, le monde profane
N’a jamais
Que faux attraits ;
Mais sans amants,
Perdrai-je ici mon temps
Dans les ennuis ?
C’est encor pis.
Air : Qu’on en dise ce qu’on voudra, tout ci, tout ça
Qu’on en dise ce qu’on voudra
Tout ci, tout ça,
Que sur moi la critique morde,
Hippolyte est fort à mon gré,
Poudré, tiré,
Chaussé comme un danseur de corde !
Qui n’aimerait ce beau cadet,
Coquet,
Guinguet,
Qui sait chanter si net ?
Air : Il m’est avis que l’on me fourre
Dans la retraite où je vivrai,
Toujours à lui je penserai :
Quoiqu’il soit sottement modeste,
Diane n’aura que son reste.
Scène ii
Hippolyte, Aricie
hippolyte
Air : À l’ombre de ce vert bocage
Vous immolez à la déesse
Des jours si chers, si précieux !
On doit consacrer sa jeunesse
Au Dieu qui brille dans vos yeux.
Le cœur est fait pour la tendresse,
Il est oisif en ce séjour ;
Notre hiver est à la sagesse,
Notre printemps est à l’amour.
aricie
Air : Votre beauté soumet tout l’univers
Quel intérêt y prenez-vous, Seigneur ?
Vous n’aimez rien, les filles vous font peur.
hippolyte
Je rends les armes ;
J’ai pour vos charmes
Une pitié
Qui passe l’amitié.
Air : Viens dans ma cellule
Je veux ma poulette,
Dans votre retraite,
Pour prouver ceci,
Avec vous m’enfermer aussi.
aricie
Air : À l’amour rendons les armes
Bon ! Monsieur, vous voulez rire ?
hippolyte
Non, ma foi, c’est en honneur.
Tenez, tout vers vous m’attire.
Je soupire,
C’est vous dire
Que je porte un tendre cœur.
aricie
Mineur
Que venez-vous de m’apprendre ?
hippolyte
Ah ! calmez votre courroux.
L’amour ne peut vous surprendre ;
Je perds un espoir trop doux ;
Vous n’avez pas le cœur tendre.
aricie
Abrégeons, il est à vous.
hippolyte
Air : Ah ! qui vous a, qui vous a, qui vous a
Je n’aurais pas cru cela
De la fierté d’Aricie.
aricie
Bon ! but à but nous voilà,
Trop de résistance ennuie.
ensemble, ensemble
Bannissons, bannissons, bannissons la,
Bannissons la cérémonie.
aricie
Air : Couperin : Sœur Monique
Je n’aurai, l’ami,
Aucun souci,
De tout ce que l’on fait ici :
Je veux dans mon cœur,
Malgré l’honneur,
Conserver toujours mon ardeur.
On me verra nuit et jour,
En novice,
Spéculatrice,
Ne m’occuper que de l’amour.
Je n’aurai, l’ami etc.
hippolyte
Air : Pour voir un peu comment ça f’ra
Chaste Diane, écoute-nous,
À notre amour sois favorable.
aricie
Laissez Diane, y pensez-vous ?
Tout amant près d’elle est coupable.
Cette honesta
Se vengera.
hippolyte
Voyons toujours comment ça f’ra.
duo, ensemble
hippolyte et aricie, ensemble
Air : Ah ! Thérèse
Ah ! Déesse,
Ta sagesse
Devrait punir notre penchant.
Tout m’accuse ;
Mais excuse,
Nous nous aimons innocemment.
Tu vas jouer un rôle
Drôle
En servant
Les feux d’un galant.
Ah ! Déesse ! etc.
Danse des prêtresse de Diane.
hippolyte
Air : Je vous la gringole
Eh, quoi ! sans se trémousser,
Tournoyer sans cesse,
Passer et repasser !
Ce ballet me blesse.
Rangez-vous, laissez danser
La Grande Prêtresse.
On danse.
aricie
Air : Sur le pont d’Avignon
Mais il est à propos que la danse finisse,
La vieille Phèdre vient, et sa jeune nourrice.
Scène iii
Phèdre, Œnone, Hippolyte, Aricie
phèdre
Air : Menuet de l’Opéra : Agnès qu’auparavant
Par des nœuds éternels,
Ma chère Aricie,
Vous allez être unie
Aux immortels.
Pouvez-vous faire mieux ?
Ah ! qu’il est glorieux
D’aller, ma mie,
De pair avec les Dieux !
aricie
C’est trop d’honneur, hélas !
Je ne m’en flatte pas.
Qui ? moi, divinité ?
Je m’en tiens à l’humanité.
phèdre
Air : Comment donc, petite effrontée
Comment donc, petite volage,
Vous osez avoir de tels sentiments ?
Je prétends,
Et j’entends,
Qu’avec Diane l’on s’engage.
Dans ces lieux si charmants,
On est à l’abri des amants.
Comment donc, petite volage,
Vous osez avoir de tels sentiments ?
aricie
Oh ! vraiment,
Oh ! vraiment,
On réfléchit à mon âge ;
Oh ! Vraiment,
Oh ! Vraiment,
À présent,
Mon cœur se sent.
phèdre
Un tel langage est nouveau !
Songez combien il est beau,
D’être sage.
aricie
Que vient-elle nous conter ?
Ah ! Je dois me contenter
De vous imiter,
Oh ! vraiment,
Oh ! vraiment,
On réfléchit à mon âge ;
Oh ! vraiment,
Oh ! vraiment,
À présent,
Mon cœur se sent.
phèdre, à Hippolyte
Air : La bergère de nos hameaux
Vous voilà tout comme un nigaud ;
Vous souffrez qu’elle me raisonne ?
Réprimandez-la comme il faut.
hippolyte
Nous ne devons gêner personne.
C’est trop de rigueur ;
Et si son petit cœur
Prend goût pour le ménage,
On doit se reprocher
De vouloir l’empêcher
D’en faire bon usage.
phèdre
Air : Pata, pata, pan, ter, lin, tin, tin
Ah ! je vous entends,
Taran tantan, taran, tantan.
Puisqu’à m’obstiner on s’applique,
Qu’une musique
Géométrique
Taran, tantan, taran, tantan,
Soutienne mes aigres accents,
Vengeons-nous, vengeons-nous.
aricie
Quelle mouche la pique ?
phèdre
Par mes cris forcés, par mes éclats,
Je vais jeter ce temple à bas ;
Tremblez, tremblez, tremblez.
hippolyte
Mais vous n’y pensez pas.
phèdre
Tremblez, tremblez, tremblez.
aricie
À quoi bon ce fracas ?
hippolyte
Ma foi, sa colère est comique.
phèdre
Par mes cris forcés et redoublés,
Déjà ces murs sont ébranlés :
Tremblez, tremblez, tremblez.
Hippolyte et Aricie rentrent.
Scène iv
Phèdre, Œnone
phèdre
Air : Ah ! morbleu, sambleu, Marion
Enfin, j’ai découvert leur feu,
Hippolyte suit ma rivale.
Sambleu !
Venez dépit, rage infernale,
Morbleu !
œnone
Air : Ce qui n’est qu’une enflure
Comment, Monsieur votre époux
Prend-il la chose ?
phèdre
Pourquoi n’est-il pas chez nous ?
De tout il est cause.bis
Air : Y a bien d’la différence
Thésée est chez les Diables,
Arcas te le dira.
œnone
Ah ! Ah !
phèdre
Dans ces lieux effroyables
Sans doute il restera.
œnone
Ah ! Ah !
N’y a pas grand mal à ça.
Air : Nous autres bons villageois
Par cette nouvelle-là,
Votre flamme est autorisée.
phèdre
Nourrice, comment cela ?
Hippolyte est fils de Thésée.
œnone
Bon ! qui vous en assurera ?
Le doute vous excusera :
Qui sait d’où je venons tretous Je venons tretous : nous venons tous. \BdC ?
À votre penchant livrez-vous.
Air : J’en f’rai la folie, ma mie
Pour avoir la préférence,
Offrez la couronne :
À votre âge l’on finance.
phèdre
C’est bien dit ma bonne :
Mais s’il ne m’aime, après cela,
On verra... tout ce qu’on verra.
Air : Belle brune
Ah ! nourrice !bis
Si ce gars
Ne m’aime pas,
Je mourrai de la jaunisse.
Elles rentrent.
Scène v
Thésée, Tisiphone
Le théâtre représente les Enfers.
thésée
Air : Diablezot
Eh ! quoi, ne puis-je vous quitter ?
Laissez-moi respirer, Madame.
tisiphone
Non, ne pense pas éviter
L’ombre de ta première femme :
Je veux toujours te tourmenter,
C’est moi qui double Tisiphone
thésée
Tu m’as tant tourmenté là-haut.
tisiphone
Crois-tu qu’ici je sois moins bonne ?
Diablezot.
thésée
Air : Iris est plus brillante
Que ton aspect me fâche !
tisiphone
Apprends qu’ici ma tâche
Est d’aller sans relâche
Bourreler les maris.
Pleure, lamente, prie,
Crie,
Il faut qu’une furie
Rie,
Du trouble des esprits ;
Tes tourments sont mes plaisirs chéris.
Air : Menuet de Cupis
deuxcol,
thésée
Quoi ? Jamais,
N’aurais-je de paix ?
Démon,
Éloigne-toi donc.
Dans ces lieux de douleur
Toi seul tu combles l’horreur
De mon malheur
Ta fureur
En a trop joui
Ton cœur
En est réjoui :
Aucun Diable à mes yeux
N’est plus odieux.
Faut-il qu’un Héros subisse
Le plus rigoureux supplice ?
Qu’il frémisse,
Qu’il gémisse,
Pour ton unique plaisir !
C’est assez me faire souffrir ;
Ah ! du moins que la mort
Termine mon sort.
Quoi ! jamais etc.
tisiphone
Jamais
De paix.
Non.
Que ma fureur
Trouble ton cœur.
Oui.
Tant mieux.
Aux Enfers tu vas souffrir,
Languir,
Et la mort
Ne peut finir
Ton triste sort
Jamais, etc.
thésée
Air : Que je suis à plaindre dans cette débauche
Rien ne peut-il donc fléchir ton âme ?
tisiphone
Mon devoir est de t’affliger,
Je ne serais pas l’ombre de ta femme,
Si je ne te faisais enrager.
Scène vi
Pluton, Thésée, Tisiphone, les Parques
L’enfer s’ouvre, on voit Pluton sur son trône, et les Parques à ses pieds.
thésée
Air : Quand on parle de Lucifer
Salut à Monsieur Lucifer,
Souverain du sombre Empire.
À part.
Avec sa grand’ fourche de fer,
Sa gravité me fait rire.
Haut.
Je suis fatigué d’être dans l’enfer,
Permettez que je me retire.
Air : Pendus
Seigneur, je suis de qualité,
De Neptune l’enfant gâté ;
Ainsi, je suis de la famille.
pluton
Oh ! bien, je veux que l’on t’étrille,
En faveur de la parenté ;
Tu ne l’as que trop mérité.
Air : Vous voulez me faire chanter
Vous veniez, Monsieur mon neveu,
Pour me ravir ma femme.
thésée
C’était pour mon ami.
pluton
Morbleu !
L’action est infâme.
thésée
Pirithoüs voulais l’avoir,
J’aidais à l’entreprise.
Vous ne devez pas m’en vouloir,
L’usage m’autorise.
pluton
Air : Il faut suivre la mode
On est chez moi fort mal venu,
En suivant pareille maxime.
thésée
De rendre le diable cornu,
Ah ! voyez, c’est faire un grand crime.
pluton
Tu veux de ton oncle Pluton
Faire donc un mari commode ?
Est-ce le fait d’un Dieu Démon
De se mettre à la mode ?
Air : L’autre jour j’aperçus en songe
Pirithoüs est la victime
De son amour malentendu.
Le même traitement t’est dû.
thésée
Paroles de l’opéra
Ah ! si son amour est un crime,
L’amitié qui pour lui m’anime
N’est-elle pas une vertu ?
pluton
Air : Ah ! Robin, tais-toi
L’antithèse est pitoyable.
thésée
Je suis un héros de bien.
pluton
Quand on est l’appui d’un vaurien,
On est comme lui coupable.
thésée
Ah ! dis-moi pourquoi ?
pluton, Sur le ton du vers précédent
Ah ! morbleu, tais-toi !
Tu voudrais, je le crois,
Crier comme un Diable
Et plus haut que moi.
Thésée rentre.
Air : Avez-vous vu ce héros
Assemblons le tribunal
Infernal ;
J’ai des juges de mérite,
Des procureurs, des huissiers,
Des greffiers,
Et des avocats d’élite.
Scène vii
Pluton, les parques, troupe de diables en robes de Palais avec des cornes
pluton
Air : Que devant vous tout s’abaisse
Or, écoutez honorable assistance,
Deux insolents sont venus ici bas,
Pour me traiter comme un mari de France ;
Jugez le fait ; vous étiez dans le cas.
Que l’on opine,
À Proserpine
On fait affront,
Aussi bien qu’à mon front.
definitacteur, Chœur de démons chœurdedemons
chœurdedemons
Air : Que le mal de dents
Que le Phlégéton,
Le Styx, le Ténare,
Que tout se prépare
À venger le front
De Monsieur Pluton ;
Qu’en style barbare,
L’on dresse un factum Factum se prononce \emph facton. \BdC,
L’honneur se répare,
Quand on y déclare
L’affront tout au long.
Scène viii
Pluton, troupe de Démons, les Parques, Thésée, Tisiphone
thésée
Air : C’est ce qui nous enrhume
Vainement j’appelle Pirithoüs,
Ah ! mes cris aigus
Ne sont plus entendus,
Et ma voix se consume :
J’ai fait des efforts qui sont superflus,
Eh ! c’est ce qui m’enrhume.
pluton
Air : Amis, sans regretter Paris
Il n’est qu’un moyen pour le voir,
C’est de perdre la vie,
Et ces trois sœurs ont le pouvoir
De remplir ton envie.
les parques
Air : Nous sommes trois fous, Mesdames, canon
Nous sommes trois sœurs fileuses,
Nous filons tes jours.
thésée
Air : Vous qui voyez les dames, blandè loquimini
Sans un ami si rare,
De vivre je suis las.
Tuez-moi, barbare,
Je ne m’en plaindrai pas.
les parques
Nous ne pouvons, hélas !
Te donner le trépas ;
Le Destin ici bas
Arrête notre bras.
thésée
Air : Un jour, le malheureux Lisandre
Ô toi qui règne sur les soles,
Neptune, entends ma triste voix :
Tu m’as promis que par trois fois
Tu remplirais mes vœux frivoles.
Tu juras fort imprudemment,
J’en ai profité sottement.
Mais ici tu m’es nécessaire :
Le Styx a reçu ton serment,
Tire-moi d’ici, mon cher père,
Et ne vas pas être Normand.
chœur
Refrain
T’as l’pied dans le margouilli,
Tire-t’en, tire-t’en, tire-t’entaine ;
T’as l’pied dans le margouilli,
Nul ne peut sortir d’ici.
Scène ix
Les acteurs précédents, Mercure
mercure
Air : Oh ! rendez-moi ma fille
Oh ! rendez-moi Thésée,
Que de bi, que de bariolet.
Oh ! rendez-moi Thésée,
Au nom du chardonn’ret !
pluton
Air : Elle est dans cette tour augé, augé
Il est en mon pouvoir
Augé, augé,
Il est en ton mon pouvoir,
On ne peut le ravoir.
Air : Un jour le bon père Abraham
Il voulait comme un suborneur
M’enlever Proserpine,
Et de plus, c’est un franc voleur,
Il a pillé Racine :
Dans les Enfers il doit rester,
Pour n’avoir pas su profiter
D’une telle rapine.
mercure
Air : Nous autres bons villageois
Il n’a pas cru faire mal,
Ayez pour lui quelque indulgence.
S’il servait votre rival,
Hélas ! c’était par innocence.
Qu’il sorte de votre manoir,
Car Neptune veut le ravoir.
Ne devons-nous pas, entre nous,
Excuser les sots et les fous ?
pluton
Air : Les Gourdins
Qu’il sorte donc de ces lieux,
Mais il n’en sera pas mieux.
Parques, je vous en conjure,
Avant qu’il suive Mercure,
Dites sa bonne aventure.
thésée
Lure, lure, lure, lure
les parques
Allons, donnez-nous votre main,
Guerelin, guin, guin, guerelin, guin, guin.
Air : Gros nez, gros nez, canon
Frémis d’effroi,
Où cours-tu, malheureux roi ?
Tu vas retrouver les enfers chez toi.
Pluton et sa suite rentrent.
thésée, à Tisiphone
Ah ! quelle horreur glace mon âme !
Expliquez-moi cela, Madame ;
Les Enfers chez moi !
tisiphone
Oui, chez toi.
Tu vas revoir ton autre femme,
Encor plus diablesse que moi.
Elle rentre. Thésée suit Mercure.
Scène 10
Phèdre, Œnone
phèdre
Air : À sa voisine
Galante mère des amours,
En moi ton feu pétille.
Combien as-tu joué de tours
À ma tendre famille !
Chez nous ton goût passa toujours
De mère en fille.
Air : Ah ! mon mal ne vient que d’aimer
Fais qu’Hippolyte m’aime bien,
Et je ne te blâme de rien.
C’est toi qui formas mon lien,
Dans le fond j’en ai honte :
Mais hélas ! mon crime est le tien,
Je mets tout sur ton compte.
Scène xi
Hippolyte, Phèdre, Œnone
œnone, à Phèdre
Air : Le tout par nature.
Je vois venir votre amant.
hippolyte
Madame, quel accident !
Mon père n’est plus vivant.
Je viens en diligence
Vous faire mon compliment
De condoléance.
Air : Ma Manon, ne pleurez pas
On dit qu’il est aux Enfers.
phèdre
Oui, ce n’est plus un mystère.
hippolyte
C’est un bon papa que je perds :
Sa mort aussi vous désespère.
phèdre
Le bon homme avait fait son temps,
Ne parlons plus que des vivants.bis
Air : De l’amour tout subit les lois, du Ballet des Sens
C’est trop feindre,
Connais mon sort ;
Qu’ai-je à craindre ?
Ton père est mort.
Il n’est guère
De belles-mères
Dont les beaux-fils
Ne soient haïs ;
Mais je donne
Dans l’autre excès ;
Je suis bonne,
Et tu me plais :
Ma couronne
Et ma personne,
Tout est à toi,
Mon roi.
hippolyte
Air : Si le roi m’avait donné
Croyez-vous que de ces biens,
Moi, je me soucie ?
Je suis content si j’obtiens
Ma chère Aricie :
Je l’aime avec loyauté :
Gardez votre royauté.
Laissez-moi ma mie, ô gué,
Laissez-moi ma mie.
phèdre
Du cotillon couleur de rose Non, je ne veux pas badiner
Aucun espoir ne m’est permis,
On me préfère ma rivale.
hippolyte
Votre rivale ! je frémis.
phèdre
Pour toi ma flamme est sans égale.
Mon cher enfant, sois de moitié.
hippolyte
Vous allez causer du scandale.
phèdre
Tu ne sens pas quelque amitié ?
hippolyte
Je ne sens que de la pitié.
phèdre
Air : Je vois venir ma mère, arrêtez-vous donc
Il me raille encore en face !
Rends-toi, mon petit mignon.
hippolyte
Songez-vous qu’en cette place,
Quelqu’un peut vous voir ?
phèdre
Bon, bon.
Je n’entends point du tout raison.
hippolyte
Eh ! fi donc, Madame, on va vous surprendre ;
Arrêtez-vous donc ;
phèdre
Air : M. le Prévôt des marchands
Puisque tu ne peux me souffrir,
Barbare, fais-moi donc mourir !
Rends-toi digne fils de ton père,
Des monstres il fut la terreur.
Un seul échappe à sa colère,
Frappe, ce monstre est dans mon cœur.
Air : Tourne, tourne, tourne, c’est ton paiement
Tu me hais autant que je t’aime,
Tire sur moi ton coutelas.
Cruel, si tu ne l’oses pas,
J’en prendrai la peine moi-même.
Tire, tire, ou bien mon bras plus subtil...
Elle lui arrache son épée.
hippolyte, la reprenant
Arrêtez donc, il a le fil.
Scène xii
Thésée, Phèdre, Hippolyte, Œnone
thésée
Air : Ah ! j’ai tout vu
Ah ! j’ai tout vu,
J’en suis bien convaincu,
Qui l’eût dit ? Qui l’eût cru ?
M’y serais-je attendu ?
œnone
Dieux ! c’est le roi !
phèdre
C’est mon époux !
hippolyte
Mon père !
phèdre, bas à Œnone
Que faire ?
Ma chère,
Hélas ! tout est perdu.
œnone
Ô retour imprévu !
thésée
Quel désarroi !
À Phèdre.
Madame, expliquez-moi
Le tracas que je vois.
phèdre, à Thésée
N’approchez point, l’amour est outragé ;
Que l’amour soit vengé.
De vous je prends congé.
Elle rentre.
thésée, à Hippolyte
Toi, mon fils,
Approche et m’éclaircis.
hippolyte
Ah ! Seigneur... justes Dieux !
thésée
Il ne répond pas mieux.
hippolyte
Je vous fais aussi mes adieux.
Il rentre.
Scène xiii
Thésée, Œnone
thésée
suitairprec
Phèdre me fuit,
Hippolyte la suit.
Me voilà bien instruit !
Vous,
Dites-nous,
Qui mérite mes coups ?
Je prétends tout savoir.
œnone
Jusqu’au revoir,
Bonsoir.
Œnone veut rentrer, Thésée l’arrête.
thésée
Air : Sont les garçons du port au bled
Restez, restez, par la sangoi !
Se raille-t-on ici de moi ?
Je veux savoir toute l’histoire.
œnone
De la reine sauvons la gloire.
Air : Le roi dit à la reine
Votre fils et la reine,
La reine et votre fils...
thésée
Dieux ! je suis à la gène.
Ah ! par pitié, finis.
Air : L’occasion fait le larron
La reine enfin... ce fer armé contre elle...
thésée
Que veux-tu dire avec ton fer armé ?
Quel accident a brouillé leur cervelle ?
Ne puis-je mieux être informé ?
œnone
Air : Tu tueras ton père et ta mère
Sachez donc qu’un amour funeste...
thésée
Ah ! j’entends, épargne le reste.
Œnone rentre.
Scène xiv
Thésée seul
thésée
suitairprec
Qu’ai-je appris ! j’ai le cœur navré,
Je cède à toute ma colère ;
Méchant enfant dénaturé,
Vous voulez honnir votre père !
Air : Je suis gaillard et j’ai bon estomac
Hélas ! le diable me l’avait bien dit :
Grand dieux des mers, sers mon dépit,
Contre un enfant maudit.
Tu dois, étant son grand-père,
Corriger ce téméraire.
Montre-lui son tort.
Tout d’abord,
Fais-lui subir la mort,
Sans forme de procès,
Pour prix de ses forfaits ;
Et nous nous instruirons après
Tout à loisir des faits.
Ritournelle pour le frémissement des flots.
Air : Les Trembleurs
De courroux l’onde s’agite,
Tu vas périr Hippolyte :
N’ai-je pas été trop vite ?
Je suis un nigaud trois fois ;
Mais ma sottise dernière
L’emporte sur la première :
Et Neptune, à ma prière,
En un jour en a fait trois.
Scène xv
Thésée, Matelots, Matelotes
thésée
Air : Allons donc, jouez violons
D’où naît cet autre tintamarre ?
Des matelots sans dire gare,
Viennent exercer leurs jarrets.
Allez danser sur le rivage.
Une Matelote
Non, Sire, il y fait trop d’orage.
thésée
Ils sont faits comme des barbets,
Ils vont crotter tout mon palais.
On prend bien son temps pour des danses !
Supprimez ces extravagances.
Une Matelote
Ah ! Sire, faites grâce aux airs ;
Retranchez plutôt tous les vers.
Air : Catherinette assise au bord de la mer
On vient ici se rendre
Pour vous complimenter :
Daignez du moins entendre
Vos matelots chanter :
chœur
La, la, mi, fa, fa, fa, fa, ré, la, mi, fa, la
Sol, fa, mi, ré, ut.
thésée
Air : Non, non, je ne veux pas rire
Morbleu, faquins, vous tairez-vous ?
Tous mes sujets sont-ils donc fous ?
Allons, qu’on se retire.
Non, non, je ne veux pas rire,
Non, non, je ne veux pas rire, moi,
Non, non, je ne veux pas rire.
Ils rentrent tous.
Scène xvi
Hippolyte seul
hippolyte
Le théâtre représente une forêt.
airopera
Ah ! faut-il en un jour perdre tout ce que j’aime ?
Air : Le fameux Diogène
Mon père avec menace,
De ses états me chasse
Assez mal à propos.
Moi, si plein d’innocence,
Je n’ai, pour ma défense,
Osé dire deux mots.
Ah ! faut-il etc.
Air : Je ne regrette point la ville
Je ne regrette point la ville,
Ni les bourgeois qui sont dedans,
Ma lirette,
Ni les bourgeois qui sont dedans.
Même air
Je ne regrette qu’une fille,
Qui m’aurait fait passer le temps,
Ma lirette,
Qui m’aurait fait passer le temps.
Ah ! faut-il etc.
Air : Qu’importe, qu’importe
C’est elle-même que je vois,
Seule, elle me cherche en ce bois :
La bienséance y perd ses droits,
Qu’importe,
Qu’importe ?
L’Opéra traita mille fois
La vertu de la sorte.
Scène xvii
Hippolyte, Aricie
aricie
Air : Le bonheur de ma vie n’a duré qu’un moment
Tu quittes donc ces lieux ?
hippolyte
C’est contre mon envie.
aricie
Sans faire tes adieux
À la tendre Aricie ?
hippolyte
Souvent l’honneur s’oublie,
J’ai craint...
aricie
Que craignais-tu ?
hippolyte
Vous êtes trop jolie ;
J’ai craint pour ma vertu.
Air : J’ai un coquin de frère
Il faut que je te quitte.
aricie
Mais pourquoi donc cela ?
ensemble, ensemble
aricie
A... a... adieu donc, Hippolyte.
hippolyte
A... a... adieu donc, ma petite.
aricie
Ah ! ah ! ah ! quel galant j’ai là !
Air : Marguerite, ma mie, olire, olire
Quoi ! partir comme un sot !bis
Sans faire à ta maîtresse
Politesse,
Sans dire à ta maîtresse
Un petit mot.
hippolyte
Air : On y va deux, on revient trois
Hé bien, faisons une chose !
Suivez-moi.
aricie
Que dis-tu là ?
hippolyte
L’hymen recouvrira cela.
aricie
Tenez, je n’ose.
Je le voudrais bien mais oui dà !
Le monde glose.
hippolyte
Air : Allons donc, Mademoiselle
Allons donc, Mademoiselle,
Vous n’avez point de raison.
Quand l’occasion est belle
Vous feignez hors de saison.
Allons donc, Mademoiselle,
Vous n’avez point de raison.
Air : Comme deux seaux dans un puits
Reçois ma foi.
aricie
Reçois aussi la mienne.
ensemble, ensemble
Je suis à toi ;
Quel heureux jour pour moi !
hippolyte
Nous n’avons pas langui longtemps,
Tout d’un coup nous voilà contents,
Pourvu que cela tienne.
Dans mes amours,
Je vais droit à la fin.
aricie
Pour moi, je fais toujours
La moitié du chemin.
hippolyte
Air : Partez pour le Potosi
Mais ! j’entends donner du cor !
aricie
Bon, c’est quelque fête encor.
Restons.
hippolyte
Pourquoi s’amuser ?
Du temps on peut mieux user.
aricie
Non, j’aime à voir ces ballets
Où l’on ne s’attend jamais.
Scène xviii
Hippolyte, Aricie, Chasseurs
divertissement
airvide
À la chasse, à la chasse, à la chasse !
Jeunes beautés, armez-vous d’audace.
Si vous craignez d’amoureux tourments,
Chassez, relancez les amants ;
Mais songez moins à prendre
Qu’à vous défendre.
À la chasse d’Amour,
On est pris à son tour.
airvide
Diane avec ses armes
A manqué cent fois
Les plus beaux exploits ;
L’Amour avec ses charmes
Est un adroit chasseur
Qui va droit au cœur.\indicreprmus fin
Il aime à causer les alarmes,
Il se tient aux aguets,
Dans nos forêts,
Il tend ses rets ;
Jamais
On n’évite ses traits.
Diane avec ses armes
A manqué cent fois
Les plus beaux exploits ;
L’amour avec ses charmes
Est un adroit chasseur
Qui va droit au cœur.
Ainsi qu’un Cerf aux abois,
En vain on verse des larmes ;
On succombe, on perd la voix.
Diane etc.
Après la danse, on entend un bruit de tempête.
aricie
Air : Aperlua bona
Oh ! oh ! oh !
hippolyte
Ah ! ah ! ah !
chœur
D’où vient ce fracas ?
Quels affreux éclats !
Par un cas nouveau,
Le feu sort de l’eau ;
Un monstre vient à nous ;
Sauvons, sauvons-nous tous.bis
hippolyte
Air : Les filles de Montpellier
Comment ! tous ces gens ont peur,
Malgré leur vaillante audace !
Moi seul j’en aurai l’honneur ;
Tirons mon couteau de chasse,
Aïe, aïe, aïe.
Refrain
Quand on en a, s’en faut servir.
Dérouillons, dérouillons, notre lame...
Il va combattre le monstre, un nuage couvre Hippolyte.
aricie
Air : Ô Pierre, ô Pierre
Je suis toute interdite.
Où cours-tu donc ? revien.
Quel feu couvre Hippolyte !
Mais je ne vois plus rien.
La bête maudite
M’a ravi tout mon bien.
Scène xix
Aricie
Air : Que je regrette mon amant
Que je regrette mon amant !
Quel affreux revers pour ma flamme !
Hélas ! dans un petit moment
J’eusse été tout à fait sa femme.
D’un sort heureux j’allais jouir ;
C’est assez pour m’évanouir.
Tirant son flacon.
Air : Il vous faudrait un biscuit
Respirons cette liqueur,
Pour me, pour me, pour me remettre...
Apercevant Hippolyte.
Mais, que vois-je ? quel bonheur !
Ce n’est qu’une fausse peur.
Scène xx
Hippolyte, Aricie
duo, ensemble
Air : Ah ! Barnabas
hippolyte
Ah ! me voilà,
En dépit de la bête !
aricie
Ah ! te voilà,
En dépit de la bête !
hippolyte
Ah ! me voilà
Je ne sais comment cela.
aricie
Ah ! te voilà
Je ne sais comment cela.
ensemble, ensemble
Que l’on apprête
Pour nous une autre fête
Qui soit sans tempête,
Et restons-en là.
Ah ! etc.
aricie
Air : Ah ! que le faubourg Saint-Jacques
Ah ! mon ami, je te jure,
Que je te croyais croqué.
Hélas ! par quelle aventure
Le monstre t’a-t-il manqué ?
hippolyte
Tu n’en peux bien être instruite.
À cela les dieux ont part.
Moi, j’ai toujours pris la fuite
À la faveur d’un brouillard.
Scène xi
Diane, Hippolyte, Aricie
aricie
Air : Aimez, belle pastourette
Ô chose surnaturelle,
La lune tombe des cieux !
hippolyte
À l’aide d’une ficelle,
Elle descend en ces lieux.
aricie
Pourquoi donc ici la lune ?
hippolyte
C’est la voiture commune
De Diane à l’Opéra.
aricie
Comment peut-on sans désastre,
Ainsi déplacer un astre ?
Quelle sottise est-ce là ?
diane
Air : L’occasion fait le larron
Je viens aider à votre mariage.
aricie
Auriez-vous dû prendre cet emploi-là ?
diane
Comme croissant, je préside au ménage,
Et comme lune à l’Opéra.
Air : Si ma Phillis vient en vendange
D’avoir causé tant de ravages,
Phèdre et Thésée enfin sont las.
On leur a fait jouer de si sots personnages,
Qu’au dénouement ils ne s’exposent pas.
À Hippolyte
Air : Toujours va qui danse
Diane a pris tes intérêts,
J’ai fait dédire Neptune :
Je te fais roi de ces forêts.
hippolyte et aricie, ensemble
Pour nous, quelle fortune !
diane
Qu’on vienne à ce nouveau roi-là
Rendre hommage en cadence.
tous, ensemble
La, la, la, la, la, la, la.
Toujours va qui danse.
divertissement
vaudeville
1
Heureux qui flatte votre goût !
On tâche de le suivre en tout ;
Mais souvent on s’abuse.
Quand on ne fait pas ce qu’on veut,
Messieurs, on fait ce qu’on peut.
C’est une excuse.
2
Comment donc ! qu’ai-je appris ? vraiment ?
De remplir les vœux d’un amant,
Ma fille on vous accuse.
La fille répond, d’un ton doux,
Maman, je fais tout comme vous ;
C’est une excuse.
3
De chérir ces muguets coquets,
Qui portent de petits collets,
À tort on nous accuse :
On reçoit les gens à rabats,
Quand les guerriers sont aux combats ;
C’est une excuse.
4
Quoique Lisette m’aime bien,
Mes rivaux ont tout, et moi rien,
Voyez un peu la ruse !
Avec eux, c’est pour s’amuser,
Avec moi, c’est pour épouser ;
C’est une excuse.
5
On doit toujours fuir un amant.
Il ne faut pas, me dit maman,
Qu’à l’entendre on s’amuse.
Je fuyais Colin : mais hélas !
En fuyant je fis un faux pas ;
C’est une excuse.
6
Auteurs, acteurs tympanisés,
Ne soyez pas scandalisés
Des jeux de notre muse.
Vous ne seriez pas critiqués,
Si vos talents n’étaient marqués ;
C’est notre excuse.
7
Cette pièce a beaucoup d’endroits
Qui peuvent vous paraître froids,
Messieurs, on s’en accuse :
Mais nous avons bâti cela
Sur des paroles d’Opéra ;
C’est une excuse.
Branle
coupletvaud 0
8
Tous nos tendrons sont aux abois ;
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Nos bûcherons sont gens adroits ;
Quand on va seulette
Cueillir la noisette.
Jamais l’amour ne perd ses droits.
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
9
Jamais l’amour ne perd ses droits,
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Un jour ce petit Dieu sournois
Dormait à l’ombrage,
Sous un vert feuillage ;
Dorine approche en tapinois.
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
10
Dorine approche en tapinois,
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Elle dérobe son carquois,
Et tire une flèche,
Propre à faire brèche,
Dont elle se blessa, je crois,
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
11
Dont elle se blessa, je crois,
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Depuis ce temps, je l’aperçois
Qui pleure, qui rêve,
Morguenne, elle endêve ;
L’imprudente s’en mord les doigts.
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
12
Sa sœur Colette une autre fois
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Craignant qu’un loup dans ces endroits
Ne vient la surprendre,
Pour mieux la défendre,
Prit pour guide un jeune grivois.
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
13
Prit pour guide un jeune grivois.
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Mais l’Amour, sûr de ses exploits,
Est de la partie,
Sans qu’on s’en défie ;
On croit être deux, on est trois.
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
14
Lise craignait de faire un choix,
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Sa vache s’égare une fois.
La pauvre fillette,
Suivant la clochette,
Dans un taillis trouve un Matois.
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
15
Dans un taillis trouve un matois,
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Dont il lui faut subir les lois :
La jeune bergère,
Appelle sa mère,
Qui ne peut entendre sa voix.
V’là c’que c’est qu’d’aller aux bois.
Ariette chantée par Mademoiselle Victoire
À la reprise de cette parodie en 1757, Mlle Victoire chantait cette ariette à la scène 4 après le couplet : Enfin, j’ai découvert leur feu.
Dans mon cœur s’élève un orage, un orage.
Dans mon cœur s’élève un orage, un orage.
Ma fureur va faire ravage. Quel outrage !
Mon cœur se partage,
Entre l’amour et la rage, la rage.
Dans mon cœur s’élève un orage. Quel outrage !
Ah ! Quel outrage !
Ma fureur va faire tapage !
Quel outrage !
Mon cœur se partage
Entre l’amour et la rage, et la rage,
Et la rage, et la rage.
Fin