Denis Carolet
La Belle Écaillère
Parodie burlesque de Thétis et Pélée
Pour le théâtre de l’Opéra-Comique de la foire Saint-Germain
1736
BnF ms. fr. 9315, f.205-226v
definitacteur, l’entêté lentete
Acteurs
Tonton, fameuse écaillère
La Rancune, capitaine de vaisseau
Bras de fer, capitaine de bombardiers, frère de La Rancune
La Verdure, valet de Bras de fer
L’Entêté, valet de La Rancune
Monsieur de La Vallée
Monsieur de La Rochelle
Catau, cousine de Tonton
Margot, cousine de Tonton
Un sergent de Bras de fer
Trois fusiliers
Une bohémienne
Troupe de musiciennes
Troupe d’écaillères
La scène est dans le port de La Rochelle.
La Belle Écaillère
Le théâtre représente le port de La Rochelle.
Scène i
La Vallée seul
la vallée
Air : J’ai du bon tabac
Qu’on est malheureux d’aimer une belle
Quand un autre veut en avoir sa part.
J’ai pour rival un égrillard
Qui la croquera tôt ou tard.
Qu’on est malheureux d’aimer une belle
Quand un autre veut en avoir sa part.
L’aimable Tonton approuve ma tendresse et ce diable de monsieur de la Rancune s’avise de vouloir la traverser. C’est un capitaine de haut bord qui n’entend pas raillerie. Il faut convenir que l’amour fait souvent bien enrager ses meilleurs amis.
Air : Voilà comme
Quand on aime, on veut être aimé
De l’objet qui nous a charmé.
Mais deux cœurs sont-ils en commerce,
Un rival vient à la traverse,
On maudit son sort à l’instant
Et voilà comme
L’homme
N’est jamais content.
Scène ii
Catau, Tonton, La Vallée
catau
Qu’avez-vous donc, Monsieur de La Vallée, vous voilà bien seul !
Air : Bon branle
Quoi ! lorsque tout dans ce canton
Pour nous se met en branle,
Et qu’un capitaine de nom,
Pour fêter l’aimable Tonton
Met son argent en branle,
Vous ne voulez pas, mon garçon,
Être de notre branle ?
Vous ne dites mot. Seriez-vous aussi amoureux ? Il me paraît cela, écoutez M. de La Vallée. Je m’y connais, quand nous aimons, nous n’avons jamais de meilleure compagnie que la nôtre, et si au bout du compte, elle nous ennuie souvent.
la vallée
Air : Lon la
Je n’aime rien, belle Catau.bis
catau
Vous ne parlez pas comme il faut,
Vous avez l’âme tendre.
Lorsque l’on n’a rien sur le cœur,
On sait mieux se défendre, monsieur.
On sait mieux se défendre.
la vallée
Air : Turlurette
J’aimerais si dans l’instant
Je pouvais être content.
catau
Vous aimez besogne faite
Turlurette, etc.
la vallée
Air : Prévôt [des marchands]
Le capitaine aime Tonton,
Et moi je suis son factoton\definition Factoton Homme qui se mêle de tout dans une maison, qui est un serviteur à tout faire Furetière.
catau
Cela ne fait rien à la chose.
Souvent on voit le confident,
en dépit du public qui glose,
Être mieux traité que l’amant.
Tenez, Monsieur La Vallée, je ne suis point fille à prendre le change.
Air : La Besogne
Ce n’est pas aujourd’hui, je crois,
Que mon cœur use de ses droits.
Je juge des gens par la mine
Et je connais trop ma cousine.
Air : Par bonheur [ou par malheur]
Vous êtes un gros marchand
Et vous avez de l’argent.
Tonton est une commère
Il lui faut un favori.
Mais de vous elle veut faire
Un brave et courtois mari.
Oh ! c’est une fille qui suit exactement la mode. Elle paraît. La contenance que vous tenez déjà en la voyant achève de me convaincre.
Scène iii
Tonton, Catau, Margot, La Vallée
catau
Air : Sept sauts
Avec plaisir nous verrons la fête
Que pour toi l’on prépare en ces lieux.
À bien danser, Tonton, je m’apprête.
Aujourd’hui j’ai le cœur tout joyeux.
Vive un nouvel amoureux,
On en fait encor que mieux
Un saut, deux, trois, quatre, cinq, six, sept sauts,
J’entends déjà les violons.
tonton
Oh ! la fête sera complète et des plus galantes.
Air : Capucin
Tu verras des musiciennes
Qui chantent comme des sirènes.
Ce sont des filles de Paris
Faites au chant comme à la danse,
Et qui viennent en ce pays
Faire trafic de leur science.
Le capitaine La Rancune veut les emmener au Mississipi avec une troupe de chanteurs pour y établir un opéra. Les voici, elles viennent de dîner dans son bord. C’est un marin qui aime la joie et il ne tardera pas à venir.
Scène iv
Les musiciennes, les précédents
une musicienne
airvide
Aimez, aimez dans ce beau jour,
Nous ne conseillons que l’amour.
Nos exemples, nos chants, tout invite à le faire,
Notre air n’a rien qui soit sévère.
chœur
Aimez, aimez dans ce beau jour,
Nous ne conseillons que l’amour.
On danse.
Scène v
La Rancune, les précédents
la rancune
Air : L’amour, la nuit [et le jour]
Voyez, belle Tonton,
Ce qu’on vient de vous dire
Sur un aimable ton.
Cette chanteuse inspire
L’amour
La nuit et le jour.
Air : L’autre jour, dans une charrette
Je n’ai pas grand chose, mignonne,
Je suis un cadet de Bayonne.
Mais en revanche j’ai mon cœur
Plein pour vous d’une vive ardeur.
Acceptez-le, ma chère,
Il est de bon aloi,
Il est bien votre affaire.
tonton
Je ne puis.
la rancune
Pourquoi ?
tonton
Air : Ho ho, ha ha
Vous êtes trop pour moi,
Je suis trop peu pour vous.
Je n’ajoute pas foi
À des propos si doux.
la rancune
Ho, ho, ha, ha,
Belle Tonton, pourquoi cela ?
tonton
Vous me faites trop d’honneur, Monsieur. Un capitaine de vaisseau n’épouse point comme cela une écaillère, si aimable et si aisée qu’elle puisse. Vous avez quelque mauvais desseins en me proposant ce mariage.
la rancune
Air : Pour se plaindre
Je vous le dis avec franchise,
Un rien en vous sait enflammer.
Tonton vous m’avez su charmer
En ouvrant votre marchandise.
Non, je ne connais point d’écaillère qui ait plus de grâce que vous. Je vous prendrais volontiers pour la déesse des lames.
Air : Bouchez, Naïades, [vos fontaines]
La constance d’un capitaine
Doit vous flatter, belle inhumaine,
Récompensez-moi promptement.
tonton
Que vous allez vite en besogne !
la rancune
Bon, l’officier communément
Dans les cœurs coupe, taille et rogne,
Mais moi je suis aussi raisonnable que patient comme vous voyez.
une musicienne
Air : Turlurette
Ne craignez point son ardeur,
Laissez aller votre cœur
Et votre fortune est faite.
Turelurette, etc.
tonton
Je n’aurais qu’à vous croire, Mesdemoiselles, je n’irais pas mal vite en besogne.
une musicienne
Air : Boire à son tire[lire lire]
Rendez-vous à l’amour,
C’est assez vous défendre.
Chez nous, en moins d’un jour,
Un tendron sait se rendre,
Et sans rigueur
À son vainqueur
Livrer son tirelire lire,
Livrer son cœur.
tonton
Air : La Besogne
M’amenez-vous votre opéra
Pour me donner ces conseils-là ?
Mesdemoiselles les sirènes
Avec moi vous perdez vos peines.
la rancune, aux musiciennes
Air : Mon mari est à la taverne
Je suis content de votre zèle,
Vous avez chanté tout au mieux,
Mais vous ne touchez pas la belle
Par vos concerts mélodieux.
Adieu Tonton je me retire.
tonton
Talalerita, talalire.
la rancune
Air : Flon, flon
Songez à la fortune
Que j’offre à vos beaux yeux.
À mon feu, belle brune,
Songez encore mieux
Et flon, flon, etc.
Scène vi
Tonton, La Vallée
la vallée
Eh bien, que dites-vous du fort personnage que je viens de faire ici ? Y a-t-il assez longtemps que je ne dis mot ?
tonton
Autant aurait valu que vous n’y eussiez point resté
la vallée
Oh, ça pour me payer d’une complaisance si ennuyeuse,
Air : Nanette, dormez-vous
Faites-moi les yeux doux.bis
Fort bien... que ces regards pour moi sont précieux.
À présent soupirez... On ne peut faire mieux.
tonton
Eh bien, êtes-vous content du petit manège que vous venez de faire faire à mes yeux et à mon cœur ? ont-ils bien fait leur devoir ?
la vallée
À merveille, belle reine, à merveille !
tonton
Air : Prévôt des marchands
Ne craignez plus, mon cher enfant,
On m’annonce un nouvel amant
Et c’est encore un capitaine.
la vallée
Encore un amant...
tonton
Je voudrais
Qu’il pût m’en venir la douzaine
Vous verriez ce que j’en ferais.
la vallée
C’est le capitaine Bras de Fer sans doute.
tonton
Lui-même, frère aîné de La Rancune et capitaine d’artillerie.
la vallée
Air : Dupont, mon ami
Ah, je suis perdu !
Ma peine est complète,
Me voilà tondu.
tonton
Une chansonnette
Bientôt vous rassurera.
Je la tiens de l’Opéra.
la vallée
Il n’y a pas de chanson qui tienne deux capitaines contre un marchand. Oh ! ma foi, la partie n’est pas égale.
tonton
Écoutez seulement ma chanson, rien n’est plus consolant.
Air : La jeune abbesse [de ce lieu]
Qu’il me vienne un amant nouveau,
Pour vous c’est victoire nouvelle.
Votre destin en est plus beau,
Vous triomphez tout de plus belle.
la vallée
Ce couplet n’est qu’un vrai jeu de mot
Qui ne guérit rien de mes maux.
Air : Vive Michel [Nostradamus]
Si quand nous serons en ménage
Les amants vous viennent ainsi,
Les enfants de ce pays-ci
Me montreront au doigt, je gage.
C’est beaucoup risquer, entre nous,
Que de se faire votre époux.
tonton
Que vous êtes simple, mon pauvre Monsieur de la Vallée.
Air : Ô Turlutaine
Ni marquis, ni capitaine
Ne gagneront rien ici.
Je n’ai point l’âme assez vaine,
Ô turlutaine,
Vous seul serez mon mari,
Turlutantaleri.
la vallée
J’enrage !
tonton
Eh ! de quoi donc encore ? Ne vous ai-je pas suffisamment rassuré ? Tout marchand que vous êtes, je vous trouve plus propre à être mon mari que le plumet le plus résolu.
la vallée
Air : Comme un coucou [que l’amour presse]
Plus vous m’aimez et plus j’enrage.
De quels malheurs suis-je accablé ?
C’est mourir, hélas ! quel dommage,
De faim auprès d’un tas de blé.
tonton
Eh ! qui vous empêche de vivre, mon cher mouton ? Ne savez-vous pas bien que je vous aime ?
duo, ensemble
Air : Dansons le nouveau [cotillon]
Moquons-nous du qu’en dira-t-on
Allons notre train, mon pauvre garçon,
Allons notre train, ma chère Tonton,
Que les jaloux grondent, murmurent,
Nous nous entendons.
Nous le pouvons
Si nous voulons.
Moquons-nous du qu’en dira-t-on
Allons notre train, mon pauvre garçon.
Allons notre train, ma chère Tonton.
On vient, allons mettre les paroles à exécution.
Scène vii
Catau, Margot
margot
Il faut avouer, ma pauvre cousine, que ton cœur est bien dupe. Si tu fais fond sur l’amour de monsieur de la Vallée, tu comptes sans ton hôte.
Air : Lon la
S’il avait de l’amour pour toi,
Il le ferait connaître.
Il le ferait, il le ferait,
Il le ferait paraître, crois-moi,
Il le ferait paraître.
Par exemple, tu l’aimes et cela se voit. Mais pour lui, quand il est avec toi, tu bats la campagne et ses yeux ne disent mot. Ce n’est pas comme cela qu’on fait voir à une fille ce que l’on sent pour elle.
catau
Il m’aime cousine, je t’en réponds. Et voilà ce qui me le fait croire, écoute-moi.
Air : Oh, vraiment, [je m’y connais bien]
Tiens, lorsque nous sommes ensemble,
Il ne sait où se mettre, il tremble,
Il rougit, il ne me dit rien.
Oh, vraiment, je m’y connais bien.
margot
Tu t’y connais mal. Tiens, cousine, tu ressembles à ces malades qui ont la jaunisse dans les yeux : tout ce qu’ils voient leur paraît jaune.
catau
Air : Des fraises
Il m’aime, il est si gentil.
margot
Que vous êtes peu fine.
L’amour rend l’esprit subtil,
Mais le vôtre où donc est-il ?
Cousine, cousine, cousine.
Je crois pour moi que l’amour qui raffine ordinairement l’esprit de ceux qui se mêlent d’aimer a bouché le tien. Si je te disais que La Vallée aime Tonton, et que je les vois souvent tête à tête, et qu’ils ne sont jamais mieux ensemble que lorsque personne ne les voit. Que répondrais-tu à cela ?
catau
Que dis-tu, ma chère Margot ?
margot
Ce que je sais, ce que j’ai vu, et ce que je crois. Sans les entendre parler, leurs gestes me mettent au fait de bien des choses. Tiens, au moment que nous sommes ici,
Air : Dans un bosquet
Dans un lieu solitaire et sombre,
Tous deux ils se parlent d’amour.
Et tu sais qu’on ne cherche l’ombre
Que lorsqu’on craint trop le grand jour.
catau
Le traître aimerait Tonton... la voici ! Ne faisons mine de rien pour mieux lui tirer les vers du nez.
Scène viii
Tonton, Catau, Margot
catau
Belle Tonton, nous n’oserons bientôt plus, Margot ni moi, vous appeler notre cousine, car vous allez être grosse dame, et vous ne savez pas que ceux qui ont fait fortune n’aiment point leurs parents quand ils sont moins qu’eux.
tonton
Air : J’aimerais mieux ma mère
Vous vous moquez, méchante,
En vérité
J’aime tout ce qui tente
Ma vanité.
Un officier bientôt se prend,
Mais il n’est constant
Que pour un instant.
Son plumet seul m’enchante,
J’aime le grand.
catau
Air : Lanturlu
Moi je suis moins vaine,
Ma chère Tonton.
La grandeur me gène,
J’aime sans façon.
Vous savez ma reine
Qu’on dépeint l’amour tout nu
Lanturlu,ter
tonton
Air : Ma raison [s’en va bon train]
À mes genoux quelquefois
Je vois un certain bourgeois
Pousser des soupirs
Qui de vrai plaisir
Me présentent l’image.
Hélas !
catau
Quel est ce bourgeois-là ?
Vous changez de visage !
Lon la,
Est-ce que vous devinez que je vais vous nommer. Monsieur de La Vallée... Écoutez, c’est un fort bon garçon, il ne me hait pas, et de marchand à marchande, il n’y a que la main.
tonton, fièrement
Je ne savais pas qu’il poussait la pointe auprès de vous. Je vous félicite sur votre bon choix, Mademoiselle Catau.
Air : Quel plaisir d’aimer
Je vous sais bon gré, ma cousine,
De faire vos coups à la sourdine.
catau
Si l’amour n’exigeait du mystère
Quel plaisir aurait-on à le faire ?
Mais, j’aperçois, si je ne me trompe, un courrier d’Amour. Il vous guette et comme il ne vient point ici pour des prunes, je me retire. De pareils commissionnaires n’aiment point les témoins.
Scène ix
Tonton, La Verdure
la verdure
Air : Ramonez-ci, [ramonez-la]
Vous voyez dans La Verdure,
Madame, un autre Mercure.
Chez mon maître vos appas
Ont fait par ci, ont fait par là
La, la, la,
En moins d’un rien un grand fracas.
Le fameux Bras de fer, capitaine d’artillerie dont j’ai l’honneur d’être l’illustre et incomparable valet, m’envoie sommer de sa part de vous rendre à son amour au préjudice de Monsieur de La Rancune, son frère cadet, qui n’est qu’un petit capitaine de bateau. Vous sentez, je crois, l’honneur que nous vous faisons.
tonton
Air : La Bonté
Votre maître me fait honneur,
Je connais sa naissance.
Vous travaillez à son bonheur
Avec tant d’éloquence
Que mon cœur se sent transporté
D’une vive reconnaissance.
Pour ce qu’il pense,
Monsieur en vérité
Vous avez bien de la bonté.
La Verdure, vous pouvez dire à votre maître de ma part que je suis sa très humble servante et que vous ne m’avez rien appris de nouveau sur son mérite.
Scène x
Tonton seule
tonton
Air : [Comment faire]
Je suis dans un grand embarras
Ce que j’aime ne m’aime pas,
Il trahit mon amour sincère.
Pour surcroît j’ai deux amoureux
Qui voudront s’égorger tous deux.
Comment faire ?
Scène xi
Tonton, La Vallée
la vallée
Air : [Ah, Philis, je vous vois, je vous aime]
Ah, Tonton, je vous vois, je vous aime,
Si je vous ai, je vous aimerais tant.
tonton
Laissez-moi, Monsieur l’inconstant.
Ma cousine Catau vous plaît et vous attend.
la vallée
Ah, Tonton, je vous veux, je vous aime,
En pouvez-vous douter un seul instant ?
Eh quoi, vous ne demandez pas mieux que je vous épouse, et vous me cherchez une querelle d’allemand ?
tonton
Allez chercher ma cousine, Monsieur. Oh, j’en sais plus que vous ne croyez, vous n’êtes qu’un nigaud, qu’un misérable, qu’un coureur de filles. Sortez de devant mes yeux et ne vous frottez pas à moi davantage pour le mariage.
la vallée
Air : Marie Salisson
Vous avez grand tort d’être en colère.
tonton
Oh, oh, tourelouribo.
Vois à qui je te préfère,
Oh, oh, tourelouribo.
la vallée
Modérez-vous, ma commère,
Oh, oh, tourelouribo.
tonton
Air : Perette étant dessus
Quoi ! j’ai pour devenir ta femme
Refusé d’être grosse dame.
Deux capitaines à la fois
Veulent m’épouser, on me blâme
De n’aimer qu’un petit bourgeois.
Air : Prévôt des marchands
Non, jamais bon chien n’eût bon os,
Ce proverbe-la n’est pas faux.
la vallée
J’aimerais Catau...
tonton
Tu te brouilles.
Je vois ton trouble dans tes yeux.
la vallée
Eh bien, je vais lui chanter pouilles
Et la démentir à vos yeux.
Vous allez voir comme je vais la traiter.
tonton
Tu me crois donc fille à donner dans un panneau si usé ?
On entend un bruit de mousquetaire.
Air : Je ne suis né [ni roi, ni prince]
Entends-tu bien cette décharge ?
Songe vite à gagner le large.
Ce bruit m’annonce Bras de fer,
Capitaine d’artillerie.
C’est un homme de son métier
L’ordinaire galanterie.
J’ai maintenant beau jeu pour te punir de ton inconstance, je vais consentir sur le champ à tout ce qu’il me proposera.
la vallée
Et moi, je vais rester ici et lui dire en face que je vous aime. Il en arrivera tout ce qu’il pourra. Quand on est mort, c’est pour longtemps.
tonton
airvide
Fuis, je crois à tous les instants
Voir Bras de fer avec ses gens.
Il t’étrillera, sauve-toi !
la vallée
Je veux rester, je ne crains rien pour moi.
tonton
Et moi je tremble, sauve-toi !
Air : Y avance, [y avance]
Sors donc de ces lieux au plus tôt.
la vallée
Me prenez-vous pour un nigaud ?
J’entrevois votre manigance.
tonton, le chassant
Y avance, avance, avance,
Te chasser c’est t’aimer, je pense.
Scène xii
La Verdure, Tonton, Bras de fer
bras de fer
Air : Comme un coucou [que l’amour presse]
Va m’attendre, cher La Verdure,
À deux pas de cet endroit-ci.
Tu serais de trop, je t’assure,
Si l’on me traitait bien ici.
À Tonton.
Air : Le démon, [malicieux et fin]
Dans ces lieux mon amour me conduit,
Je n’y puis venir à petit bruit.
J’ai souvent pour voir maintes grisettes
D’un manteau brun couvert ce justaucorps.
Mais Tonton pour vos beautés parfaites
Ma garde-robe a fait tout ses efforts.
tonton
Air : La Beauté
Permettez que je doute un peu
De ces belles paroles.
L’amour qui cause votre feu
Vous fait jouer vos rôles.
Je sais que j’ai de la beauté,
Et je sais qu’un rien rompt la flamme
D’un capitaine
Monsieur en vérité
Vous avez bien de la bonté.
bras de fer
Air : Que j’estime [mon cher voisin]
Il est vrai que jusqu’à ce jour
Mon cœur, vrai petit-maître,
Avait toujours bien moins d’amour
Qu’il n’en faisait paraître.
Mais vos yeux fripons ont donnés sur les doigts à ce cœur libertin. Il brûle présentement grâce à vos charmes d’une flamme toute bourgeoise. Il ne respire que la noce et il vous met à même de toute sa tendresse.
Air : Capucin
Ce n’est pas un petit ouvrage
Que de fixer un cœur volage.
Oui, je vous aime, et tout de bon.
tonton
On dit tout pour tromper les filles.
Monsieur, ce n’est point à Tonton
Qu’il faut vendre vos coquilles.
bras de fer
Air : Belle Iris, [vous avez deux pommes]
Puisque vous refusez de croire
Que je suis à vous tout à fait,
Je veux par un petit ballet
Vous convaincre de cette gloire
Et flatter votre ambition.
tonton
La plaisante conviction.
bras de fer
Air : [Du Camp de Porcher-Fontaine]
Soldats que le bruit du canon
Flatte plus que les sérénades.
Venez en l’honneur de Tonton
Chanter et faire des gambades.
Patapatapan pan pan
Marchez à moi tambour battant.
Scène xiii
Troupe de soldats, Tonton, Bras de fer
un soldat
airvide
Pour enflammer un jeune cœur,
Il ne faut qu’une faible amorce,
Mais l’excès de son bonheur
Ôte à ses feux toute leur force.
Beautés, ménagez vos transports
Quand on brûle pour vous d’une ardeur trop subite,
Et sachez qu’un amant vous dédaigne et vous quitte
Quand il triomphe sans efforts.
On danse.
vaudeville
Jeunes cœurs qui voulez faire
Le voyage de Cythère,
Ne prenez point un barbon.
À peine y verrait-il goutte,
Il tremblerait dans la route,
Il n’a ni poudre, ni plomb.
Scène xiv
Les précédents, La Rancune, La Verdure
la rancune, brusquement
Air : Ô Ricandaine
Que veut dire ce carillon ?
Ô ricandaine, ô ricandon.
En voulez-vous donc à Tonton ?
C’est bien pour vous
Que je garde un objet si doux.
Allez ailleurs tirer vos coups
Ô ricandaine.
bras de fer
J’aime Tonton et le dit net,
Ne raisonnez pas mon cadet.
Car
Je vous étrillerais,
Ô ricandaine,
Je vous étrillerais,
Ô ricandé.
Bras de fer sort avec ses soldats et Tonton se sauve.
Scène xv
La Rancune, La Verdure
la rancune
Air : Sur le ritantalari
Me prend-il donc pour un morveux
Pour m’ôter l’objet de mes vœux ?
la verdure
Il peut faire un coup d’étourdi
Sur le ritantalari.
Air : Diogène
Son magasin à poudre
Est pire que la foudre,
Il nous abimerait.
En tout il est extrême
Sur sa maîtresse même
Le gaillard tirerait.
la rancune
Air : Prévôt [des marchands]
Ne crois-tu pas m’intimider ?
la verdure
Non, je voudrais vous accorder.
Consultez la bohémienne
Qu’on croit comme un oracle ici.
la rancune
Mon garçon qu’à cela ne tienne.
la verdure
Bon, fort à propos la voici.
la rancune
J’ai toujours ajouté foi aux prédictions des diseuses de bonne aventure, ainsi je suivrai les conseils qu’elle me donnera.
la verdure
Je me porte caution pour Monsieur votre frère, il a le même faible que vous. Laissez-la seule un moment et nous viendrons l’aborder civilement, car elle aime les grands préambules et les cérémonies, ne fût-ce que pour quatre paroles.
Scène xvi
La grande catin bohémienne seule
Air : Je suis Madelon [Friquet]
Je suis la grande catin
Et je dis la bonne aventure.
Je suis la grande catin
Et je dispose du destin.
Je promets carrosse au trottin,
À l’actrice argent et parure,
La chose arrive soudain.
Je suis la grande catin
Et je dis la bonne aventure.
Je suis la grande catin
Et je dispose du destin.
Scène xvii
La grande catin, La Vallée
la vallée
Air : La jeune abbesse [de ce lieu]
Vous qui prédisez savamment
Et bonne et mauvaise fortune,
Vous allez voir dans ce moment
Le capitaine La Rancune.
Il prétend ici vous consulter
La visite doit vous flatter.
la grande catin
Air : Non, je ne ferai [pas ce qu’on veut que je fasse]
Je saurai l’éclaircir au gré de son envie.
la vallée, lui montrant sa main
Voyez en attendant cette main, je vous prie.
Tenez.
la grande catin, fièrement
Je la verrai, Monsieur, une autre fois.
Ce n’est pas aujourd’hui mon jour pour les bourgeois.
Scène xviii
La Vallée seul
la vallée, i
Air : Je ne suis né [ni roi, ni prince]
En vain de Tonton je m’occupe,
De mes feux je serai la dupe.
Si j’en crois tout ce que j’ai vu,
Il faut se défier des filles,
La grande catin m’a reçu
Comme un chien dans un jeu de quilles.
Scène xix
Catau, La Vallée
catau
Si je ne me trompe, Monsieur la Vallée, vous avez même démangeaison que nous et vous venez consulter la diseuse de bonne aventure.
Air : Un mitron de Gonesse
Votre cœur s’intéresse
À ce qu’elle dira,
Mais de votre tendresse
Ma cousine rira.
Ce n’est pas pour vous
Que son four chauffe,
Ce n’est pas pour vous
Qu’on cuit chez nous.
De plus gros seigneurs que vous couchent ma cousine en joue.
la vallée
Air : Prévôt des marchands
Je n’espère ni ne crains rien.
catau
Vous ne vous défendez pas bien.
Je vois trop où le bât vous blesse.
la vallée
Vous voyez mal.
catau
Ah, mon enfant,
On a jamais plus de tendresse
Que lorsqu’on fait l’indifférent.
la vallée
Vous badinez. Votre cousine vient, je vous laisse avec elle.
Scène xx
Catau, Margot
catau
Ah, te voilà !
margot
Où donc est allée la diseuse de bonne aventure ?
catau
Elle est allée faire un tour. Apparemment elle n’aime pas les gens du commun. Peu s’en est fallu qu’elle n’ait donné du pied au cul au pauvre Monsieur de La Vallée qui lui a présenté sa main.
margot
airvide
Pour t’avoir quittée un seul petit moment,
Je te vois toute je ne sais comment,
Je ne sais comment, qu’as-tu donc ?
catau
Je ne sais comment te le dire.
J’ai le cœur si serré, ma chère Margot, que je ne te dirai rien sinon que mon cœur a compté sans son hôte et que ma cousine Tonton est une impertinente qui me payera cher le tour qu’elle me joue.
margot
Je le devine.
catau
Air : Un abbé dans un coin
Me voilà sans amant,
Mon enfant,
Me voilà sans amant.
Et c’est cette sournoise
Qui m’a fait ce coup-là.
margot
Je connais la matoise,
Et je savais cela.
Mais voici Monsieur de La Rancune avec l’oracle de la noblesse.
Scène xi
La Rancune, la grande catin, Margot, Catau
la rancune, tendant sa main
Air : Turelurette
Allons ma chère catin
Je veux savoir mon destin.
la grande catin
Votre main est-elle nette ?
Turelurette.
la rancune
Très nette à un beau louis d’or près qui est dedans et que je crois ne salira pas la tienne. Oh ça, Mesdemoiselles, laissez-nous seul un moment. Je suis bien aise de faire mes affaires sans témoins.
Scène xii
La Rancune, la grande catin
la rancune
Avoue, ma chère, que l’amour me fait faire un fort personnage auprès de toi. Aussi, j’en suis si honteux que je ne veux que personne nous écoute.
la grande catin
Air : La Curiosité
Mon aimable officier, quel sujet vous amène ?
la rancune
La beauté.
La charmante Tonton me paraît inhumaine,
La rareté !
J’aurais dù voir finir sa froideur ou sa haine,
La curiosité.
Je vous dirai que mon frère l’aime aussi. Comme nous ne pouvons pas l’épouser tous deux, je voudrais savoir de vous qui de lui ou de moi sera son mari. Dites-moi cela sans verbiage, j’aime les oracles tirés au clair.
la grande catin
Air : Trembleurs
Sans vous faire la grimace,
Sans défigurer ma face
Et sans tant changer de place
Je vais vous parler français.
Votre belle sera mère
D’un beau garçon dont le père
Ne sera ni votre frère
Ni vous mais un bon bourgeois.
la rancune
Air : Non, non, non
La chose me paraît claire
Et cet oracle est commun.
Être l’époux et le père
Ce n’est pas toujours tout un.
la grande catin
Au revoir.
la rancune
De ce lignage
Qui sera le papa mignon ?
la grande catin, sortant
Et non, non et non,
Je n’en dis pas davantage.
Elle sort. La Rancune la suit avec empressement.
Scène xiii
Catau, Bras de fer
bras de fer
Ce que tu me dis là est-il possible ? Quoi ! Tonton ne me rebute que parce qu’elle aime un autre ? En vérité, ma chère Catau, les cornes me viennent à la tête.
catau
Elles vous y viendront bien autrement si vous épousez ma cousine. C’est une rusée commère, elle ne fait la cruelle avec vous que parce qu’elle a son compte ailleurs. Elle a cela de commun avec bien des filles.
bras de fer
Air : Lère lanlaire
Et Catau quel est cet amant ?
La Rancune a pris le devant ?
catau
Monsieur, ce n’est pas votre frère,
Lère lanlaire, etc.
C’est un simple bourgeois, c’est Monsieur de La Vallée, puisqu’il faut vous le dire.
Air : Des fraises
Je viens de les voir tous les deux.
bras de fer
Que faisaient-ils ? je tremble...
catau
Ils paraissaient contents d’eux.
bras de fer
Ciel...
catau
Ils ne sont jamais mieux
Qu’ensemble, [qu’ensemble, qu’ensemble.]
Tonton vient, je vous laisse avec elle. Comme elle en sait plus que moi sur cet article-la, elle peut vous en apprendre davantage.
Scène xxiv
Tonton, Bras de fer
bras de fer
Oh ça, mignonne, il faut ici vous expliquer, je veux tout d’amitié et rien de force. Vous savez que je sais que cela ne vous en impose pas, et dites-moi franchement si vous m’aimez.
tonton, embarrassée
Écoutez... Monsieur de La Rancune m’aime, et vous sentez bien...
bras de fer, vivement
Oui, oui, je sens bien que vous n’êtes qu’une fourbe qui nous en donnait à garder à mon frère et à moi.
tonton
Air : L’allure
Votre frère est un jaloux marin
Qui tempête et qui jure.
Il m’observe du soir au matin.
bras de fer
Avec moi croyez-vous jouer au fin ?
Je vois votre allure, et vous feignez en vain,
Oui, Tonton, je vois votre allure.
Mais voici le mousse de mon frère, que nous veut-il ?
Scène xxv
L’Entêté, Bras de fer, Tonton
lentete
Air : Capucins
De la part de mon capitaine,
Je viens pour nouvelle certaine
Vous apprendre qu’il ne veut plus
Être le mari de Madame.
bras de fer
Dis-lui, mon cher, qu’à son refus
J’en compte bien faire ma femme.
Cela se pratique tous les jours entre d’aussi honnêtes gens que nous. Tiens, l’Entêté, voilà pour boire ! Remercie bien mon frère de ma part.
Scène xxvi
Bras de fer, Tonton
bras de fer
Oh ! pour le coup, Tonton, vous n’avez plus rien à ménager à présent avec mon frère... mais quoi ? Il me semble que vous faites plus la sotte que jamais. Tenez, je vois bien que ce qu’on m’a dit tantôt n’est que trop vrai.
tonton
Eh ! que vous a-t-on dit, s’il vous plaît ?
bras de fer
Air : [Vous m’entendez bien]
Que monsieur La Vallée en secret
Est traité par vous à souhait.
tonton
Il ne faut pas le croire.
bras de fer
Fort bien.
Que même il se fait gloire,
Vous m’entendez bien.
Votre petit bourgeois aura de mes nouvelles, au revoir !
Scène xvii
Tonton, La Vallée
tonton
Air : Branle [de Metz]
où vas-tu cher La Vallée ?
Crains ton rival en courroux.
Bras de fer est si jaloux
Qu’il en a l’âme troublée.
Hélas, lorsqu’il te tiendra
Il t’étrille, trille, trille, etc.
la vallée, résolument
Air : Dansons le cotillon
Je m’en ris, ma chère Tonton.
tonton
Sache te contraindre
Ou crains le bâton.
la vallée
Vous m’aimez, je n’ai rien à craindre.
tonton
La belle raison,
Fuit mon garçon
Ce fanfaron.
la vallée
Je m’en ris, ma chère Tonton.
tonton
Sache te contraindre
Ou crains le bâton.
Mais, que m’annonce la physionomie menaçante de ce sergent ?
Scène xviii
Un sergent, trois fusiliers, La Vallée, Tonton
le sergent
Air : Quand je suis [dans mon corps de garde]
Il faut aller au corps de garde.
tonton
Vous m’y mènerez donc aussi,
Tout ce qu’on lui fait me regarde.
le sergent, à La Vallée
Marche, je perds mon temps ici.
tonton
Arrêtez, mes amis, arrêtez !
le sergent
N’écoutez rien, mes enfants, faites votre devoir.
Scène xxix
Tonton seule
tonton
Air : Ma mie Margot
Un fusilier,
Deux fusiliers,
Trois fusiliers ensemble
Emmènent brusquement
Celui que j’aime tendrement.
Hélas pour lui je tremble.
Scène xxx
La Verdure, Bras de fer
la verdure
Rien n’est plus vrai, Monsieur. La prédiction de la bohémienne a si fort intimidé monsieur votre frère qu’il vous cède le cœur de Tonton avec toutes les appartenances et dépendances. Chacun est curieux de l’honneur de son front.
bras de fer
Air : Ma commère, [quand je danse]
Quel oracle, La Verdure !
Il me met tout hors de moi.
Dans mon cœur l’amour murmure
La raison lui dit tais-toi.
Il va d’ici, il va de là.
la verdure
Quittez Tonton.
bras de fer
Oh, ma foi, je la plante-là.
Dans mon cœur l’amour murmure,
La raison lui dit tais-toi.
Comment, morbleu, si j’épousais cette égrillarde-la, j’aurais le sort de mon père.
Air : Ma mère était bien obligeante
Ma mère était bien obligeante
Tonton le serait encor plus ?
Scène 31
Bras de fer, Tonton, La Verdure, Catau
tonton
Air : La Palisse
Seigneur, daignez m’écouter.
bras de fer
Mo enfant je vous devine,
Et je vais vous contenter.
catau
Pardonnez à ma cousine.
C’est moi qui suis la plus coupable dans tout ceci. J’aimais son amant et pour l’avoir à moi seule, je vous ai fais tantôt des caquets qui n’ont pas fait trop d’honneur à ma cousine.
catau, tonton, la verdure ensemble, ensemble
Air : À boire, à boire
Allons il faut vous rendre.
bras de fer
Je me sens encor tendre.
tous trois, ensemble
Faites sur vous cet effort-là.
bras de fer
Soit.
tous trois, ensemble
L’honnête homme que voilà.
la verdure
Vive le capitaine Bras de fer, il faut convenir qu’il y [a] toujours de la ressource chez les grands hommes.
bras de fer
Air : Ah qu’il y va
On ramène votre amant.
Ah qu’il revient gaiement,
Goûtez tous deux un sort charmant.
Je vous donne ici main levée
Des droits du Sieur La Vallée.
la verdure
C’est agir galamment.
Scène 32
La Vallée ramené par trois fusiliers, les précédents
la vallée
Eh quoi, ma chère Tonton, je vous revois encore, mais n’est-ce point un rêve ?
tonton
Non, non, rien n’est plus vrai. Mettez votre main dans la mienne, le seigneur Bras de fer y consent.
la verdure
Oh, de tout son cœur ! et même il est assez galant homme pour être de vos amis par-dessus le marché.
bras de fer
Air : Pour faire honneur [à la noce]
Pour honorer votre noce,
Je prétends en faire les frais.
la verdure
Il est généreux à l’excès.
Et ne cherche que plaies et bosses.
bras de fer
Pour honorer votre noce,
Je prétends en faire les frais.
tonton
Je vous dois trop, brave capitaine, pour ne vous pas laisser le maître de tout ce qu’il vous plaira. Voici déjà mes commères, les écaillères, qui viennent prendre part à ma joie.
bras de fer
Elles seront les bienvenues. Plus on est de fous et plus on rit.
divertissement
Fin